Elle considère son beau-fils comme un superbe ennemi v terme péjoratif et qui pourtant montre bien toute l'ambiguïté de sa passion, et cherche à éviter partout v 21. Paradoxalement, elle adore Hippolyte v 18, idolâtre v 25, le considère comme un dieu, au vers 20. Voyant que tous les remèdes semblent impuissants pour l'aider à réfréner ses passions, elle préfère exiler le jeune homme, le persécuter v 24, malgré sa propre volonté. Racine phèdre acte i scène 3 2. ] Nous verrons donc quelle importance ont pour Phèdre Hippolyte et l'amour qu'elle éprouve pour lui avant de nous demander en quoi Phèdre est un personnage tragique qui ne peut pas, malgré sa révolte, échapper à son funeste destin. * * * Phèdre est une femme appartenant à la classe la plus noble de la société, puisqu'elle est fille et épouse de rois. Pourtant, ce haut statut ne l'empêche pas d'éprouver des sentiments coupables pour Hippolyte, fils de Thésée. Pour elle des lois du mariage sous lesquelles elle s'est engagée v résulte un hymen fatal v 32. ] Contre moi-même enfin j'osai me révolter: J'excitai mon courage à le persécuter Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre, J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre; Je pressai son exil, et mes cris éternels L'arrachèrent du sein et des bras paternels.
Et sa pose figée dans la scène II de l'Acte IV est d'une telle puissance, jusque et surtout dans son visage de colosse outragé, où rien ne bouge, qui comble sa posture majestueuse que l'on ne se lasse pas de regarder quand on a la chance d'être dans son axe (par le hasard du placement de la salle circulaire d'Aubervilliers). Robin Renucci signe avec Phèdre sa dernière création aux Tréteaux de France, qui vient clore une décennie de direction ( Il n'y a pas d'œuvre sans public, Robin Renucci aux Tréteaux de France, 2011-2022), avant son départ pour Marseille. Il a réussi son pari de faire réentendre dans leur épure les œuvres de Racine (après Britannicus, Bérénice, Andromaque). Lecture Analytique n°1 Phèdre I, 3 - Lecture Analytique n°1 : Phèdre, Racine. (1677) Vers 269-316. - StuDocu. La présente chroniqueuse met au défi quiconque se croit lassé des textes classiques versifiés de ne pas tomber ou retomber en admiration à l'écoute de cette langue remarquable. Phèdre, de Racine Mise en scène: Robin Renucci Scénographie: Samuel Poncet Costumes: Jean-Bernard Scotto Scénographie: Sanja Kosonen, Muriel Carpentier Assistante à la mise en scène: Judith d'Aleazzo Avec: Judith d'Aleazzo, Nadine Darmon, Marilyne Fontaine, Patrick Palmero, Eugénie Pouillot, Ulysse Robin, Chani Sabaty, Julien Tiphaine Durée 2 h Jusqu'au 4 juin 2022, 19 h 30 Tréteaux de France 2 rue de la Motte, 93300 Aubervilliers Be Sociable, Share!
Je l'évitais partout. Ô comble de misère! Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père. Contre moi-même enfin j'osai me révolter: J'excitai mon courage à le persécuter. Racine, Phèdre, Acte I scène 3 : commentaire composé. Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre, J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre; Je pressai son exil; et mes cris éternels L'arrachèrent du sein et des bras paternels. Je respirais, Œnone; et, depuis son absence, Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence: Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis, De son fatal hymen je cultivais les fruits. Vaines précautions! Cruelle destinée! Par mon époux lui-même à Trézène amenée, J'ai revu l'ennemi que j'avais éloigné: Ma blessure trop vive aussitôt a saigné. Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée: C'est Vénus tout entière à sa proie attachée. J'ai conçu pour mon crime une juste terreur; J'ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur; Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire, Et dérober au jour une flamme si noire: Je n'ai pu soutenir tes larmes, tes combats: Je t'ai tout avoué; je ne m'en repens pas.