Cette fiche de lecture propose une analyse détaillée de La Femme de Gilles de Madeleine Bourdouxhe. Elle comprend: un résumé complet, une présentation... Lire la suite 9, 99 € Neuf Ebook Téléchargement immédiat 5, 99 € Grand format Expédié sous 2 à 4 semaines Livré chez vous entre le 15 juin et le 29 juin Cette fiche de lecture propose une analyse détaillée de La Femme de Gilles de Madeleine Bourdouxhe. Elle comprend: un résumé complet, une présentation des personnages principaux, des clés de lecture, des pistes de réflexion sous forme de questions ouvertes... pour approfondir votre réflexion sur le roman. Cette analyse synthétique permet de décrypter tous les enjeux littéraires de l'oeuvre. Elle répond donc tant aux attentes des élèves que des passionnés de littérature. Date de parution 19/09/2014 Editeur ISBN 978-2-8062-1107-1 EAN 9782806211071 Format Grand Format Présentation Broché Nb. de pages 26 pages Poids 0. 042 Kg Dimensions 12, 3 cm × 20, 6 cm × 0, 2 cm
« La Femme de Gilles » est un court roman, mais vraiment bien construit et bien mené. J'ai néanmoins été un peu déçue de la fin proposée par Madeleine Bourdouxhe que j'ai trouvée un peu facile et pas très vraisemblable…cette petite déception n'a cependant pas entaché mon plaisir de lecture et la belle surprise qu'a été ce roman pour moi. Et je ne peux que vous recommander ce livre belge publié il y a 80 ans, et qui n'est pas assez connu à mon goût… Publié en 1937, disponible chez Actes Sud (Babel), 154 pages.
Un travail délicat, tout en finesse, où l'émotion est à fleur de peau. On se demande par quel sorte de miracle la romancière arrive à produire, à partir de cette attention aux tâches ménagères, à la fragilité des instants, à la persistance implacable de la douleur amoureuse, l'espèce de beauté lumineuse qui traverse tout le texte. Ici, le bonheur et la souffrance sont entiers, ils sont des données brutes, immédiates, et Élisa les habite avec un élan admirable et sans compromis. Il y a dans ce mouvement une exigence magnifique, digne et grave, envers la vie. Le paysage est allumé par cette même simplicité qui met l'étincelle au cœur des choses. « On voyait au-dehors des lueurs blanchâtres. Mais ce n'était que l'aube artificielle d'une terre chargée de neige », écrit Bourdouxhe pour marquer l'étonnement d'Élisa qui, au beau milieu de la nuit, fixe les fenêtres. Ou encore, pour indiquer que le printemps arrive, que bientôt Élisa pourra respirer l'odeur de terre de son petit jardin: « Et brusquement, d'un jour à l'autre, le soleil se met à luire par moments, coupant la pluie de grands reflets mouillés ».
Alors qu'Élisa est alitée suite à son accouchement, la sœur en profite et séduit l'homme de sa sœur (on ne dit pas son mari ni son compagnon S'en suit une série d'événements où on assiste à la vie passive d'Élisa face à cette union extra-conjugale. ] Elle vit à peine dans le présent et ne peut pas se projeter dans un quelconque futur car ses projets sont pleins d'incertitudes depuis l'égarement de son mari. Comme chez Antigone, on a ici des êtres dominés par la loi de leur passion ou de leur raison. Elisa est dans le raisonnable, dans le raisonné. Elle n'agit jamais de façon déraisonnée. En opposition, Victorine et Gilles sont dans l'univers du passionnel, des passions incontrôlables. Cette passion et cette raison sont comme deux lois qui régissent leurs rapports sociaux, humains, leurs rapports à la vie. ] On ne retrouve pas une vengeance typique de la loi du Talion ou autre. Élisa pardonne, tente de sauver les apparences, de garder ce qu'il reste de sa vie d'avant la faute. On a une impression bizarre, c'est Élisa qui semble devoir opérer pour la rédemption de la faute commise par son mari et sa sœur.
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« Gilles souffre par Victorine; Élisa souffre par Gilles. Et de cette même douleur naît leur connivence », résume joliment Bourdouxhe. À l'apparence de résignation qu'elle offre aux yeux des autres, à toute forme de faiblesse, Élisa oppose la foi ineffable de son amour, cette nécessité intérieure qui lui impose d'entretenir son amour en attendant de pouvoir le reconstruire un jour. « Je dois continuer à entretenir et à défendre mon amour… », se convainc-t-elle. Peu à peu, Victorine se détache de Gilles qui, après quelques mouvements de violence, doit bien accepter les faits. Un jour, il peut dire ce qu'Élisa attend depuis plus d'un an: il n'aime plus Victorine. La vie peut enfin recommencer, se dit Élisa. Le roman se terminerait sur cette note qu'il n'y aurait rien à redire. Il serait simplement le récit d'une crise que l'amour d'Élisa permet de traverser — au prix, il est vrai, d'une souffrance profondément douloureuse et admirablement refoulée. Après la pluie, le beau temps revient inévitablement.