Un instant, j'ai songé les corriger. Puis je me suis rappelé le jeune homme de 29 ans que j'étais alors et qui avait écrit ce texte: il n'aurait sûrement pas supporté qu'un auteur arrivé de 40 ans lui corrige sa pièce. Par respect pour ce jeune homme, je me suis abstenu. Cependant, à l'occasion d'un déménagement, je suis tombé sur le manuscrit original de la pièce. En le feuilletant, je me suis rendu compte qu'à la création on m'avait fait changer le troisième acte. Sous prétexte que c'était ma première pièce, tout le monde était entré dans mon moulin: mon agent, mon metteur en scène, mes acteurs, mes producteurs. Terrorisé, j'avais cédé. Or, en relisant l'original, je découvrais que, malgré tout, mon instinct valait quand même mieux que leurs craintes. J'ai donc rétabli, pour la recréation de La Nuit de Valognes au Théâtre Royal du Parc, en novembre 2005, le trajet initial, tout en profitant de mon expérience pour toiletter le texte. Si un acteur n'a jamais fini de s'améliorer en jouant, il en est de même pour l'auteur.
Francais: Questions: Montrez que cette scène s'apparente d'une certaine façon à un procès. Cette scène s'apparente à un procès, car on peut constater certaines similitudes. En effet, les 4 femmes, victimes de Don Juan, font office de témoins, la Duchesse de Vaubricourt joue le rôle du juge, Angélique, la victime et Don Juan est le coupable. L'impression de procès s'amplifie quandles femmes menaçent d'envoyer Don Juan en prison s'il ne répond pas de ses actes. Comparez le registre dominant des répliques des personnages féminins, et le registre perceptible dans lesréactions de Don Juan. Les répliques des personnages féminins font partie du registre polémique car soit Don Juan épouse Angélique, soit il va en prison. D'après les réactions de Don Juan, on perçoit unregistre pathétique, car on a l'impression qu'il éprouve des sentiments envers Angélique. Commentaire: La Nuit de Valognes est une pièce de théatre écrite en 1989 par l'auteur françaisEric-Emmanuel Schmitt et publiée en 1991. L'extrait que nous allons étudier est la scène 6 de l'acte I, extrait dans lequel, 5 femmes ayant été charmées puis abandonnées par Don Juan, se réunissent dans unchâteau se situant en Normandie, pour instruire un procès à Don Juan pour le forcer à épouser sa dernière victime, Angélique de Chiffreville.
Résumé du document Don Juan accepte l'engagement sans discuter, réponses affirmatives sans réserve. Il endure l'agressivité sans réagir, cf. Didascalies. Il ne joue plus comme dans le début de la pièce, il reste impassible: métaphore de la maladie pour désigner son libertinage passé dont il ne serait plus coupable l. 31, détachement face à l'invitation de la comtesse à poursuivre sa vie de débauche, l. 38 question rhétorique. Sommaire I. Un Don Juan méconnaissable qui n'est pas condamnable A. Un Homme soumis B. Ses doutes et ses peurs II. Des réactions contrastées de femmes qui ne peuvent plus condamner ni admirer A. La colère et l'incrédulité B. La mélancolie et la tristesse III. La fin du mythe et de son héros A. Un lent achèvement remplace le dénouement spectaculaire B. La naissance du « petit homme » C. Le renversement des autres versions du mythe et l'impossibilité de le poursuivre Extraits [... ] gradation pour évoquer le lever du jour. Allusion plus ou moins explicite à la mise au monde: l.
Surprise: Don Juan se plie sans protester aux conditions du procès. Plus encore, il accepte la sentence avant même que le procès ait lieu: c'est un Don Juan vieilli et amer qui promet à Angélique de l'épouser et de la rendre heureuse. Resté un moment seul avec la jeune fille, Don Juan se confie: avant de la séduire, il a connu l'amour, et il l'a perdu. Il accepte de renoncer à l'inconstance et aux plaisirs pour rendre hommage à ce sentiment profond qu'il n'a connu qu'une seule fois. Par cette attitude, Don Juan brise son propre mythe. En obtenant ce qu'elles affirmaient vouloir, les femmes perdent cette seule image qu'elles avaient du séducteur: un homme libre, volage, impitoyable, mais terriblement fascinant, qui ne recherche que les plaisirs et ne connait pas l'amour. Et aucune des femmes ne supporte l'idée de perdre ce souvenir qui les fait souffrir, mais qui les fait également vivre. Avoir été séduite par Don Juan est une gloire qui efface la honte d'avoir été son jouet. Si Don Juan n'est plus lui-même, cette honte est trop grande.
9 à 14, l. 39 à 40 La renaissance de Don Juan l. 14 à 16 par l'amour Un petit homme Le renversement des autres versions du mythe et l'impossibilité de le poursuivre Impression qu'un personnage peut reproduire le mythe: la Comtesse, scène 15 l. 34 à 37, emploi du futur + énumération. Elle s'accroche au Don Juan immoral et impie mais finalement reste seule, Don Juan n'accepte pas l'invitation, ne semble réagir que par dépit en t'attendant Elle fait penser à la Marquise de Merteuil, mais même cette référence est tournée en dérision par la réaction de Don Juan. [... ] [... ] didascalies, douceur également dans la façon de parler: »chut l. 5 Madame Cassin: même présence protectrice: bonne chance, Don Juan l. 20 Elles détiennent les réponses aux questions de Don Juan et font preuve d'une grande lucidité: Un homme, c'est toujours un petit homme la nature humaine serait indissociable d'une certaine fragilité. Formulation d'une définition III La fin du mythe et de son héros Un lent achèvement remplace le dénouement spectaculaire Un dénouement qui n'a rien d'héroïque Molière Ici le rythme se ralentit: l.
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