Je rentre chez moi, regarde à nouveau les nouvelles, et je tombe sur cette citation: "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles". Cela traduisait exactement l'état d'esprit dans lequel je me trouvais. Les gens ne réagissent pas. Les gens aiment leur confort, la passivité. Il y a aussi une certaine naïveté qui leur font croire que "rien de tout cela ne sera possible".... Ces gens ne réagissent pas, n'anticipent pas. Mais quand cela leur tombera sur la coin de la figure ce sont ceux qui se lamenteront le plus. Se lamenter mais ne pas agir! Sérieusement je me sentirais plus rassurée à entendre le bruit des bottes que ce silence ahurissant d'une partie de la population, aveugle ou qui ferme les yeux, sur l'agonie de notre démocratie, sur l'anéantissement des fondements de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, ce socle, ce fondement capital qui a fait de la France une Nation évoluée. Il ne faut pas déranger les gens de leur engourdissement et de leur confort, surtout pas!
« Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles ». Cette phrase de Max Frisch, dont on célèbre aujourd'hui le 100 ème anniversaire de la naissance, désigne par excellence l'ennemi de la démocratie, dont le citoyen doit inlassablement redouter et combattre les effets. Ce n'est pas la dictature ou la tyrannie d'un homme ou d'un régime que nous devons craindre, mais bien la sournoise victoire du conformisme et de la démission des esprits. Max Frisch l'avait bien compris. Au sortir de la guerre, la Suisse avait échappé au pire de la violence et de la négation de l'Homme, mais le fait d'avoir dû se battre bien moins qu'ailleurs pour maintenir la démocratie et rétablir l'Etat de droit, n'avait sans doute pas permis de sensibiliser autant qu'ailleurs la population sur l'impérieuse nécessité, mais aussi l'incomparable privilège de pouvoir s'exprimer sur l'avenir de la nation. Les décennies ont passé, mais le danger menace plus que jamais. Alors qu'ailleurs des hommes et des femmes sont prêts à donner leur vie pour accéder à la démocratie, chez nous, 60% des citoyens considèrent sans doute indigne de leur emploi du temps de consacrer quelques minutes pour exprimer leur point de vue sur les sujets qui leur sont soumis, ou pour élire ceux qui devront les représenter à la tête de l'Etat.
Ce sont les fanatiques qui prêchent avec zèle la lapidation et la pendaison des victimes de viol et des homosexuels. La réalité, brutale et quantifiable, est que la «majorité pacifique », la « majorité silencieuse » y est étrangère et se terre. > > Les musulmans pacifiques deviendront nos ennemis s'ils ne réagissent pas, parce que, comme mon ami allemand, ils s'éveilleront un jour pour constater qu'ils sont la proie des fanatiques et que la fin de leur monde aura commencé. > > Les Allemands, les Japonais, les Chinois, les Russes, les Rwandais, les Serbes, les Albanais, les Afghans, les Irakiens, les Palestiniens, les Nigériens, les Algériens, tous amoureux de la Paix, et beaucoup d'autres peuples, sont morts parce que la majorité pacifique n'a pas réagi avant qu'il ne soit trop tard. > Quant à nous, qui contemplons tout cela, nous devons observer le seul groupe important pour notre mode de vie: les fanatiques. > Enfin, au risque de choquer ceux qui doutent que le sujet soit sérieux et détruiront simplement ce message, sans le faire suivre, qu'ils sachent qu'ils contribueront à la passivité qui permettra l'expansion du problème.
réflexion désabusée du grand écrivain suisse alémanique Max Frisch Quand on ne souhaite plus être associé à une situation que l'on n'approuve pas, il faut rompre le silence et prendre ses distances. Chacun se trouve un jour ou l'autre confronté à l'exercice difficile de décider jusqu'où il peut accepter. Dans la vie amoureuse mais aussi dans la vie citoyenne. Celà peut se traduire de diverses manières: en se désolidarisant par écrit lors des événements de CHARLIE, puis en se déclarant indépendant (cm du 19 décembre) comme je le fis ou comme mon beau-frère Jean-Luc de manière plus forte en démissionnant. Se taire c'est accepter. Si vous avez trouvé une erreur ou une faute d'orthographe dans ce contenu, vous pouvez nous la signaler en la sélectionnant et en appuyant sur les touches Ctrl + Entrée.