1 Au-delà du demi-millier de victimes qu'elles ont anéanties ou mutilées (pour ne rien dire de celles que leur sinistre ouvrage a affectées d'un traumatisme psychologique sans remède), les balles tirées par les misérables fantoches de Daech ont trouvé en chacun de nous leur impact, et l'on dirait que les ravages de leur maléfice expansif s'étendent en nous à mesure que le temps nous éloigne de l'épouvantable nuit. Page n°1 | Promenade sonore | Athalie | Jean Racine | iBibliothèque. Elles ont laissé en notre bouche un goût indélébile de mâchefer, de sang et de larmes tandis que, momentanément épargnés par leur sillage aveugle, nous ne pouvons concevoir sans un saisissement d'effroi (parce que les sourates artificielles et sadiques de l'hydre commanditaire l'ont expressément proclamé) que c'était en effet chacun de nous qu'elles visaient. Qui saurait dire combien nous avons vieilli cette nuit-là? Nous avons pris de l'âge, et nous avons blanchi. Nous avons pris sur nous, en nous, le coup de vieux d'un monde qui, depuis la chute symbolique des tours du World Trade Center, ne cesse de confirmer son entrée dans un âge de violence exponentielle.
Pourquoi ne pas utiliser la version réécrite pour ténor « Spiegarti non poss'io » du duetto Ilia-Idamante? Et surtout pourquoi ne pas confier à ce dernier son merveilleux Rondo « Non temer amato bene », écrit expressément pour la version ténor, en lieu et place du premier air d'Arbace où le modeste Jesus Garcia ne brille pas particulièrement? Peu favorisé par le metteur en scène, le chœur chante le plus souvent en coulisses. C était pendant l horreur d une profonde nuit les. Difficile dans ses conditions d'y porter une appréciation mais il nous est paru suffisamment homogène et enthousiaste. Kirill Karabits dirige «large», marque les rythmes, ménage l'équilibre des pupitres (très belles interventions de bois notamment), obtient des cordes, pas toujours idéalement homogènes, une articulation soignée. Un travail pensé et un résultat très satisfaisant. Notre seule réserve portera sur le caractère par trop envahissant du continuo, au clavecin agressif et ferraillant. L'enthousiasme modéré d'un public assoupi à l'issue de ce spectacle nous semble imputable surtout au statisme de la mise en scène.
Plus de détails Nancy. Opéra national de Lorraine. 22-VI-2009. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791): Idomeneo, Re di Creta, dramma per musica en trois actes sur un livret de Giambattisa Varesco. Mise en scène, décors et costumes: Yannis Kokkos. Dramaturgie: Anne Blancard. Lumières: Patrice Trottier. Paroles Le Bougalou Du Loup Garou par Carlos - Paroles.net (lyrics). Avec: Chad Shelton, Idomeneo; Frédéric Antoun, Idamante; Judith Van Wanroij, Ilia; Marina Rebeka, Elettra; Jesus Garcia, Arbace; Alexandre Swan, le Grand Prêtre de Neptune; Jan Stava, la Voix; Valérie Barbier et Dania di Nova, deux Crétoises; Tadeuz Szczeblewski et Xavier Szymczak, deux Troyens. Anne-Catherine Bucher (clavecin) et Stephan Schultz (violoncelle), continuo; Chœur de l'Opéra national de Lorraine (chef de chœur: Michel Capperon) et Chœur d'Angers Nantes Opéra (chef de chœur: Xavier Ribes); Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy, direction: Kirill Karabits Noirs, les décors. Sombres, les costumes. Opaques, les éclairages. D' Iphigénie en Tauride à cet Idomeneo, coproduit avec l'Opéra National de Bordeaux, Yannis Kokkos ressert inlassablement sa scénographie faite de parois goudron, de colonnes coulissantes et d'escaliers couleur de jais.
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Et l'homme, lui, grand Dieu! que faisait-il? Où était-il donc passé, cette nuit-là?... Nous tenons désormais sur nos genoux, et dans l'irréductible aporie de notre pensée, une humanité exorbitante et disloquée. Car la question ultime et redoutable que cette nuit soumet à nos méditations et pose à nos responsabilités est la suivante: comment naissent les monstres? C était pendant l horreur d une profonde nuit blanche. Comment l'homme devient-il un monstre? Quelle débâcle mentale et affective, quelle faillite pédagogique, quelle déshérence culturelle, quel délitement du lien social, quelle machine infernale de la séduction idéologique, quelle aspiration du « néant vaste et noir » (Baudelaire), font insensiblement d'un homme une arme automatique sans émotion, sans sourcillement, sans fourmillement, sans remords, sans visage? Tout faire, à la source, à la racine, à l'aubier, pour que l'homme ne devienne pas un monstre, pour que nous ne devenions pas des monstres (sait-on jamais? ), pour que ne s'érige pas de monstre collectif: voilà la résolution positive qui doit accompagner notre réveil aux urgences de l'histoire, voilà, à peine passée cette nuit, et dans l'appréhension d'autres nuits pareilles, la tâche qui nous attend.
C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit (Extrait d' Athalie de Racine, Acte II, Scène 5)) - YouTube