On commence l'Aikido pour différentes raisons. Un tel veut simplement devenir fort, un autre rêve de paix et d'harmonie universelle, un troisième vit dans le mythe transmis par l'histoire des samouraïs. Le hasard met aussi parfois un dojo près de chez soi. Mais les raisons pour lesquelles on commence sont des raisons secondaires, des explications de surface, l'écume des choses. Ce ne sont pas les raisons pour lesquelles on persévère, et elles n'ont que l'intérêt des anecdotes. Ce qu'il faut savoir avant de débuter l'Aïkido,U. Pourquoi en vérité un homme des temps modernes, qui reçoit de son époque des sollicitations innombrables, décide-t-il de consacrer son énergie, son temps, sa vie, à l'étude de ce qui n'est à première vue qu'un art martial japonais quelque peu désuet? Cette question ne doit pas être traitée de l'extérieur, car c'est dans l'art lui-même qu'elle trouve sa réponse. Ce n'est en effet qu'à partir du niveau de compréhension auquel on parvient de cet art, après avoir accepté d'emprunter le chemin sinueux de son étude, que se dessine, par touches successives, la raison profonde, la raison véritable de la pratique.
Leurs remarques nous permettent d'avancer en parallèle des remarques du sensei. Cette bienveillance est souvent couplée d'une volonté de transmettre de manière pédagogue aux plus débutants. Il m'est arrivée de parfois mieux comprendre les explications d'un élève "fraichement" gradé qui se rappelait encore de ses questionnements d'anciens débutants. L'entraide et la pédagogie vont souvent de pair sur le tatami. Aujourd'hui, lorsque je suis avec des tout débutants, je prends du plaisir à leur transmettre (le peu) de ce que je sais pour les aider à mon niveau, tout en précisant bien sûr que seul l'enseignant pourra valider la technique. Qui veut transmettre doit être pédagogue et empathique. Faire de l aikido 2017. Ce sont des qualités que l'aïkido encourage à développer, et c'est là tout le rôle des sempais, ces élèves plus expérimentés dont le "devoir" est de transmettre aux moins gradés. C'est cette entraide qui m'a permis de m'accrocher à mes débuts lorsque l'apprentissage était difficile. Aujourd'hui, en dépit de quelques remarques malveillantes à l'égard de mon blog, ce sont les nombreux soutiens d'aikidokas plus expérimentés et bien attentionnés qui m'ont permis de ne plus douter et de continuer à publier des articles, malgré ma faible expérience (assumée) de l'aïkido.
Il n'existe pas de raccourci commode à la connaissance. Seul le travail que l'on effectue sur soi-même a une chance d'apporter réponse à la question que pose Aikido Journal. Philippe Voarino, 21 juillet 2011, anniversaire de la lune.