Catégorie Commerce Projets de Ville « Wavre est mort », « Wavre ne fait rien pour le commerce », « Tous les magasins ferment »… voilà des petites phrases qu'on peut lire régulièrement sur les réseaux sociaux et dans une certaine presse qui en fait ses choux gras. Mais qu'en est-il réellement? Comment se porte le commerce wavrien? Nous avons organisé une rencontre entre Hélène Mathys, notre chargée du Développement commercial, Stéphanie Ghenne, présidente de l'Association des Commerçants et Catherine Chavée, Wavrienne pure souche et cliente du centre-ville depuis toujours. Durant près de deux heures, elles ont confronté leurs points de vue sur la question. Une discussion constructive de laquelle s'est dégagé bon nombre de pistes de réflexion. Le constat En tant que chargée du Développement commercial de la ville, Hélène participe à de nombreux colloques et conférences sur le commerce en Belgique et en Europe. Partout le constat est le même: le commerce souffre. Stephanie le confirme, ce début d'année scolaire a été difficile.
Plus de 180 commerces y ont participé (un record! ) et ce fut un véritable succès. Mais pour que la situation s'améliore, tout le monde a un rôle à jouer: les commerçants doivent se remettre en question et se mettre à la page tout en continuant à faire preuve de dynamisme, la Ville doit continuer à soutenir ses commerçants et poursuivre ses réflexions sur le commerce, les propriétaires doivent peut-être être moins gourmands pour les loyers et mieux entretenir leurs biens et vous, chers Wavriens, Biergeois et Limalois, privilégiez plus que jamais les petits commerces, vos petits commerçants indépendants. Leurs conseils et leur expertise n'a pas de prix! Informations pratiques L'Association des Commerçants Rue du Pont du Christ 47 1300 Wavre Belgique
Il a pris en charge le chômage temporaire des vendeurs, promis une aide unique et forfaitaire de 5 000€. Certains commerçants essaient d'annuler des commandes, d'obtenir des délais de livraisons, de demander des reports d'échéances... Mais il faut bien se rendre à l'évidence que cela ne suffira pas. En effet, certains seront tentés à la réouverture de casser les prix, de faire des offres conjointes, des promos, des mid-season sales. Si cela renflouera les caisses à très court terme, cela ne dégagera aucune rentabilité pour affronter les mois à venir. C'est pour cette raison et surtout pour éviter l'effondrement d'un secteur, celui du prêt-à-porter et de la mode en général, qu'il nous paraît indispensable de prendre d'autres mesures économiques particulières. » Dans son courrier envoyé aux différents ministres de l'économie et des indépendants, l'ACW ébauche quelques pistes et notamment celles de ne pas permettre de rabais, de prix barrés, de pré-soldes et autres artifices de vente à la réouverture des commerces; de prolonger la période rentable des ventes jusqu'à la mi-août, et donc de reporter le début des soldes d'été au 15 août 2020; enfin d'imposer une fiscalité décente aux grands groupes de vente en ligne (Amazon, Zalando, etc. ) afin que cesse la concurrence déloyale qu'ils mènent au commerce de proximité.
Les propriétaires ne veulent pas faire les travaux nécessaires et préfèrent privilégier la sécurité qu'offrent les chaînes par rapport aux petits indépendants. Hélène explique que pour contrer ce problème, il existe une taxe pour les cellules vides. Jusqu'ici, elle n'avait pas ou peu été appliquée mais bientôt ce sera de l'histoire ancienne! Peut-être cela règlera-t-il une partie du problème. Parce que des gens qui veulent ouvrir un commerce à Wavre, Hélène en rencontre tous les jours. « L'attrait est donc bien là » nous dit-elle! Les heures d'ouverture Catherine, elle, pointe les horaires des commerces. Pour elle, ils ne sont pas du tout en phase avec le mode de vie des gens, leur train de vie. Il faudrait également les harmoniser parce que tous les commerces ouvrent et ferment à des heures différentes. Pour elle, inutile d'ouvrir à 9h30-10 pour fermer à 18h. Ce serait plus judicieux d'ouvrir fin de matinée mais jusque 19 heures au moins. Par contre, les jours de marché, il faudrait ouvrir plus tôt.
Catherine, elle, a l'impression de voir de plus en plus de surfaces vides. Pour Hélène, nous sommes dans une période de transition. Les gens consomment différemment. Ils réclament du « fun shopping ». Le principe: transformer le client en visiteur en lui fournissant du service ou des animations gratuites dans une ambiance détachée de l'acte d'achat. Le client recherche un lieu « instagramable » où il pourra faire de jolies photos et les partager ensuite sur les réseaux sociaux. Il est aussi friand de « concept store »: différentes marques et différents types d'articles regroupés selon un univers. Le client veut l'exclusivité et l'air du temps. Il fait aussi davantage d'achats en ligne. D'ailleurs, les commerçants wavriens qui ont fait le pas vers le numérique s'en sortent mieux. Cellules vides En termes de surfaces vides, la ville et les commerçants sont face à un problème de taille explique Hélène: le prix des loyers et l'état des surfaces commerciales. À cela vient s'ajouter le fait qu'à Wavre, quatre familles se partagent un grand nombre de surfaces et elles sont, pour la plupart, en piteux état et louées à des prix exorbitants.
L'enquête souligne que si certains clients, habitant Wavre, viennent parfois à pied, ils préfèrent la voiture dès que leurs courses sont importantes! "Contrairement aux idées qui circulent, l'accessibilité de la ville et la mobilité dans le centre ne semblent pas poser beaucoup de problèmes. Par contre, la cote des parkings n'est pas bonne! Ni en ce qui concerne leur disponibilité, il y a donc trop peu de parkings pour satisfaire la demande. " Ce n'est un secret pour personne, le mode d'utilisation des parkings, l'utilisation des bornes, les infos, l'affichage ne donnent pas satisfaction. "Le prix des parkings apparaît comme un sérieux problème pour 44% des clients! Il nous semble donc indispensable pour garder l'accueil des clients à Wavre que la Ville mette plus de parkings périphériques gratuits à disposition, à 3 ou 4 minutes de marche du centre, avec un accès aisé même pour les personnes à mobilité réduite ou chargées de courses. Les véhicules garés là ne gênent pas la mobilité du centre. "
Ils sont aussi sur le pont en moyenne six dimanches par an, durant les fêtes et les soldes notamment. Ils ont également une page Facebook et un site internet et sont très actifs! N'hésitez pas à les suivre. Et la Ville dans tout ça? Le rôle de la Ville est d'encadrer et d'informer les commerçants et investisseurs éventuels.