Une décision historique. Vendredi 20 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom, son ancien bras droit, Louis-Pierre Wenès, et Olivier Barberot, ex-DRH, coupables de harcèlement moral institutionnel suite aux 22 000 suppressions d'emplois du plan Next, ayant conduit à une crise massive entre 2007 et 2010 dans l'entreprise. C'est debout, impassibles, qu'ils ont écouté la sentence. Pour les trois principaux responsables, les peines d'un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d'amende ont été prononcées, proches du maximum requis par les procureures de la République. L'entreprise Orange, ex-France Télécom, qui comparaissait comme personne morale, est également condamnée à un plafond de 75 000 euros d'amende. Une première pour des dirigeants et une société du CAC 40 pour de tels agissements. E-Paiement. Et un pas essentiel franchi dans la reconnaissance du harcèlement moral systémique devant la justice pénale. Les quatre autres accusés, Nathalie Boulanger, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Chérouvrier et Jacques Moulin, jugés pour complicité de harcèlement moral, ont écopé, eux, de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende.
Cette souffrance, elle existe partout, elle s'accélère. Il est de notre responsabilité de travailler à ce que cette société soit meilleure ».
» De son côté, Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, enfonce le clou: « Toute la stratégie était structurée par le capital financier. Nous étions déjà dans l'entreprise quand les collègues ont mis fin à leurs jours. Depuis, il s'est écoulé un temps judiciaire épouvantablement long et douloureux pour tout le monde. » Une indemnisation minimale de 10 000 euros Les syndicats, tous partie civile (environ 120), espèrent que les peines seront confirmées en appel. Procès. France Télécom, un jugement historique | L'Humanité. M e Teissonnière, qui a suivi des affaires de ce type, notamment les cas de suicide chez Renault Guyancourt, précise que dans ce dossier « les dirigeants ont voulu jeter intentionnellement des gens dans le désespoir pour qu'ils quittent la société. C'est pour cela que les actes de harcèlement moral institutionnel collent davantage à cette intentionnalité que la caractérisation en homicide involontaire. Les victimes sont l'ensemble des 120 000 salariés de France Télécom ». Pour Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT, qui a déposé la première plainte en 2009, pas de doute: « Les responsables se sont sentis protégés dans l'exercice de leur terreur.
Le représentant d'Orange (la société n'a pas fait appel de sa condamnation), Nicolas Guérin, met, lui, en avant à cette époque, le traumatisme du passage du public au privé, avec la baisse de l'État dans le capital en dessous de 50% en 2004, la perte, une à une, des missions de service public, une révolution technologique en cours dans les télécoms et, enfin, le choc financier. Drh algérie télécom teralab. « Il fallait distribuer des dividendes et fidéliser les actionnaires, justifie-t-il, en reconnaissant que s'il y a eu de la souffrance dans l'entreprise, c'est en partie le résultat de ces quatre raisons. » « On ne peut pas dire qu'on n'a rien fait » Pour tenter de comprendre comment ce qui avait été qualifié de « gigantesque accident du travail » lors du premier procès, avec des dizaines de cas de suicide et un malaise d'ampleur, a pu se produire, la cour s'est penchée sur la qualité du dialogue social. Aux questions de la présidente sur comment ce dialogue avait été ou non un outil de prévention et sur pourquoi des demandes d'expertises avaient été refusées en CHSCT, Guy-Patrick Cherouvrier, ex-DRH France, se défend: « On ne peut pas dire qu'on n'a rien fait.
Trois ans plus tard, les mots n'ont pas changé. Au terme des premières audiences devant la cour d'appel de Paris, les six prévenus dans le dossier de la crise sociale chez France Télécom clament plus que jamais leur innocence. Quand la présidente Pascaline Chamboncel-Saligue a demandé à Didier Lombard, l'ancien PDG, et à son bras droit, Louis-Pierre Wenès – condamnés en première instance à un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d'amende pour harcèlement moral institutionnel – pourquoi ils interjetaient appel, les réponses ont été teintées d'aigreur. «Des situations que j'aurais voulu éviter » Didier Lombard considère qu'il n'a pas été « écouté »: « Nous sommes accusés de complot pour blesser les salariés, se lamente-t-il, c'est mal connaître comment fonctionne une société. À aucun moment, les choses ne peuvent être décidées sans les instances. Télécommunications Algérie: Algérie Télécom: Une adresse mail pour être « à l’écoute du client ». » Interrompu plusieurs fois par la présidente au vu de la durée de son exposé, l'ancien numéro un jure qu'il n'a eu « connaissance des situations tragiques qu'à l'été 2009.