L'association "de fait" ou "non déclarée" est un groupement de personnes (physiques ou morales) qui n'a pas souhaité accomplir les formalités de déclaration. L'association non déclarée ne bénéficie pas de la capacité juridique de la personne morale. "Avantages": Une association de fait est légale: Elle peut se constituer sans autorisation, ni déclaration. Créer, faire fonctionner ou dissoudre une association n'exige aucune formalité. Les membres peuvent librement choisir leurs règles de fonctionnement ou d'organisation. L'association non déclarée ne peut être assignée en justice (Cour de cassation; Soc. 12 juillet 2010, n° 09-41. 402) « Inconvénients »: L'association non déclarée ne bénéficie pas de la capacité juridique de la personne morale, donc elle ne dispose pas par elle-même de droits et d'obligations. Tous les actes effectués sont réputés faits par ses membres. Les actes que l'association aurait réalisés seraient réputés nuls et de nul effet (CAA Paris, 18. Association transparente gestion de fait dans. 5. 1995, BAF 1/95, inf.
Dans une décision du 6 avril 2007, le Conseil d'Etat annule un arrêt de la Cour administrative d'appel de Marseille du 4 juillet 2005 qui imposait de mettre en concurrence toute gestion de service public par une association. Association transparente gestion de fait peur. Une décision particulièrement éclairante au regard de la situation des nombreuses associations qui gèrent un service public administratif. Dans un arrêt en date du 4 juillet 2005, commenté dans la newsletter de juillet 2006, la Cour administrative d'appel de Marseille avait rendu un surprenant arrêt par lequel elle avait jugé qu'une association ne peut exercer une mission de service public et bénéficier à ce titre d'une subvention que si elle est liée à la personne publique par un contrat de délégation de service public conclu, soit en application des dispositions de l'article 38 et suivants de la loi du 29 janvier 1993 soit en application des dispositions des articles L. 1411-1 et suivants du code général des collectivités territoriales. Le Conseil d'Etat, dans un arrêt particulièrement important du 6 avril 2007 (CE Section 6 avril 2007, Commune d'Aix en Provence, req.
n° 284736) annule cet arrêt aux motifs suivants: Lorsque des collectivités sont responsables d'un service public, elles peuvent, dès lors que la nature du service n'y fait pas obstacle, décider de confier sa gestion à un tiers.
Un arrêt de la Cour des comptes du 28 septembre 1960 « Comité des fêtes de Schiltigheim » déclare ainsi que « le comité, organisme dépourvu de toute personnalité juridique, n'avait aucunement qualité pour recevoir des deniers appartenant à la commune et ses représentants n'étaient pas habilités pour donner valablement quittance au receveur municipal des paiements ainsi effectués; (…) en conséquence les fonds communaux versés dans de telles conditions irrégulières ont conservé entre les mains des représentants du comité le caractère de deniers publics appartenant à la commune ». Par ailleurs, le juge a pu considérer que les subventions accordées par une collectivité à une association conservent la qualité de deniers publics « s'il est établi de façon claire et cumulative que des élus ou des fonctionnaires municipaux ont une présence et un pouvoir prépondérants au sein des organes dirigeants et que l'action de l'association concerne des missions de service public menées avec des moyens financiers et matériels d'origine municipale ».