Lorsque je vais courir (écrivons plutôt "lorsque j'allais courir", quoique le kiné m'a redonné de l'espoir**), il y a un passage, juste au début du tour de l'étang, où je me retrouve instantanément à 7, 8, 9 ans, dans la cour de mon école primaire: l'odeur des peupliers! Certaines odeurs ont cette faculté de nous projeter dans le passé et tout revient à la mémoire, les émotions, les images… Début juillet, je cueillais des groseilles, accroupie dans l'herbe un peu haute. C'est l'herbe de mon jardin, je la connais, je la tonds (plus trop, en fait) ou l'arrache depuis 14 ans. Alors pourquoi, ce soir-là, l'odeur de cette herbe piétinée m'a-t-elle renvoyée en arrière?
Nous vous expliquons ce processus intéressant. Mécanisme par lequel une odeur active une émotion Quand les molécules d'odeur d'une fleur ou le pétrichor de la terre mouillée, par exemple, s'unissent aux épithéliums de notre nez, cela envoie un signal direct au bulbe olfactif, une structure sophistiquée, située légèrement au-dessus de nos yeux. À partir de là, commence alors un voyage fascinant qui va porter le signal à deux canaux très concrets: Tout d'abord, jusqu'au cortex olfactif primaire pour qu'il puisse identifier et classer cette odeur. Plus tard, ce signal olfactif ira de l'amygdale, une zone liée aux émotions, à l'hippocampe, responsable également de notre mémoire. Cette donnée est sans aucun doute encore plus surprenante: selon une étude menée dans les années 90 dans le "Monell Chemical Sciences Center" de Philadelphie, les bébés sont réceptifs aux odeurs avant même la naissance. À travers une amniocentèse, on a découvert que le régime de la mère était aussi perçu en "odeurs" à travers le liquide amniotique, et que le fœtus commençait donc son apprentissage aussi très précocement.
Soufflez monsieur le vent, Emportez les papiers et le chapeau du jardinier. Fernande HUC Les habits des quatre saisons C'est le printemps, il fait frais Nounours met un bonnet. C'est l'été, il fait chaud Nounours enfile un maillot. C'est l'automne, il fait gris Nounours prend un parapluie. C'est l'hiver, il fait froid Nounours porte une parka. Corinne ALBAUT Plic, plac, ploc Plic, plac, ploc septembre, je troque l'été qui finit contre un parapluie Plic, plac, ploc Septembre, je croque le goût de l'automne au cœur d'une pomme Sous la pluie Il tombe de l'eau, plic! ploc! plac! Il tombe de l'eau plein mon sac. Il pleut, ça mouille, Et pas du vin! Quel temps divin Pour la grenouille! Après la pluie Viendra le vent. En arrivant Il vous essuie. Jean RICHEPIN (1849 – 1926) L'averse Un arbre tremble sous le vent, Les volets claquent. Comme il a plu, l'eau fait des flaques. Des feuilles volent sous le vent Qui les disperse Et, brusquement, il pleut à verse. Francis CARCO (1886 – 1958) Le brouillard Le brouillard a tout mis Dans son sac de coton; Le brouillard a tout pris Autour de ma maison.
Paul VERLAINE Colchique Colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent, Colchiques dans les prés: c'est la fin de l'été. La feuille d'automne emportée par le vent En ronde monotone tombe en tourbillonnant. Châtaignes dans les bois se fendent, se fendent, Châtaignes dans les bois se fendent sous les pas. Nuages dans le ciel s'étirent, s'étirent, Nuages dans le ciel s'étirent commme une aile. Et ce chant dans mon coeur murmure, murmure, Et ce chant dans mon coeur appelle le bonheur. Chanson d'automne Les sanglots longs Des violons De l'automne Blessent mon coeur D'une langueur Monotone. Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte. Paul VERLAINE