Beaumarchais: « Le Barbier de Séville ». Étude d'extrait Le commentaire composé et, dans une certaine mesure, la lecture méthodique invitent les élèves du lycée à présenter de façon synthétique et organisée la lecture d'un texte selon différentes perspectives. Cette séquence, consacrée au texte de théâtre, propose une démarche de lecture dont l'aboutissement sous forme de jeu dramatique représente une série de lectures cohérentes et sélectives d'une même scène. Elle peut faire prendre conscience aux élèves de la spécificité du texte dramatique envisagé comme une partition et les préparer, sous forme ludique, à une méthodologie qu'ils approfondiront au lycée. Analyse d'un extrait de la pièce de Beaumarchais: acte 2, scène 11. l'École des lettres septembre 9, 2021 Niveau(x) d'études: troisième Fichier(s) lié(s): Abonnez-vous pour acceder aux fichiers...
Figaro a tâté de la prison, et, parce qu'il s'est voulu écrivain, il a perdu son emploi de vétérinaire dans les haras de l'armée. Impuissante à changer le monde, la parole en ébranle néanmoins les fondations: le ridicule fait vaciller les puissants. IV - ÉCHANGE DE RÔLES Sur cette voie, le Comte emboîte le pas à son valet, pour mettre à mal le pouvoir des vieillards sur les plus jeunes. Il ne s'agit plus' ici d'une lutte de classe mais d'un conflit de générations, qui unit les jeunes gens en faisant fi des conditions sociales contre la tyrannie des pères, dont Bartholo est l'incarnation caricaturale. (cf. II, 14, l'intrusion d'Almaviva en soldat chez le tuteur de Rosine). Cette complicité maître/valet révèle l'ambiguïté fondamentale des rapports de maîtrise, dont le théâtre montre la mobilité secrète et la précaire objectivité. «Puissiez-vous prendre ma place », s'exclame Figaro en entendant le Comte envier son bonheur de voir librement Rosine (I, 4). Cette permutation des rôles est à la fois le moyen et le but du stratagème ourdi par le rusé barbier.
Mais si elle met le valet en position de maître, elle met le maître en situation d'infériorité et révèle que de lui à son serviteur la distance n'est pas si grande qu'il semblait. Qu'il gratte la guitare (I, 6) ou débite des insolences à Bartholo (II, 14), Almaviva « fait» du Figaro avec un brio dont ce dernier est lui-même étonné «Je ne ferais pas mieux, moi qui m'en pique » (I, 6). Cette admiration à double tranchant met l'accent sur la similitude de ces deux êtres que tout sépare socialement.