Je suis l'heureuse (très heureuse! ) maman de deux enfants, bientôt 3; en effet, je suis enceinte de plusieurs mois déjà de mon (ou ma) petit(e) 3e. Tous mes enfants étaient planifiés et profondément désirés. Mais malgré ça, je n'aime pas être enceinte. Bien souvent, lorsque j'avoue que je n'aime pas être enceinte, je reçois des commentaires tels que: Ben voyons, tu les voulais tes enfants ou non? Sais-tu que plusieurs femmes rêveraient d'être à ta place? Franchement, tu ne fais même pas de diabète de grossesse, moi j'aurais eu raison de ne pas aimer ça, mais j'aimais ça quand même! Mais tes enfants, les aimes-tu? En fait, ce sentiment n'a rien à voir avec tout cela. Oui, j'aime mes enfants et je suis très consciente de la chance que j'ai. Mais ça n'empêche pas que les 9 mois de grossesse me sont très désagréables. Crédit photo: Univa Studio Partager mon corps, me sentir envahie, me voir devenir aussi grosse, être inconfortable, être limitée dans mes sports favoris, ne pas boire du grand cru de vin rouge ouvert devant moi (nous sommes des amateurs de vins), etc. sont toutes des conséquences directes de la grossesse que je n'apprécie pas.
A chaque échographie j'appréhende ce que l'on va me dire. Je n'arrive pas à me sentir bien dans cette grossesse. Pourtant, je l'aime notre Lucas, oh oui je l'aime autant que son frère et sa soeur. J'aime ses coups qui sont tout doux contrairement à mes deux autres minis. Mais voilà, je n'aime pas cet état. Je ne me sens pas forcément très bien de l'avouer car comme je le disais, énormément de femmes n'attendent que ça et bien moi je n'attends qu'une chose c'est avoir mon MiniLu entre les bras et de le présenter à notre petite famille. Bon, je demande par contre qu'il s'accroche encore au moins 7 semaines car bon je ne sais pas trop s'il est décidé… Je me sens triste, je n'arrive pas à vivre complètement cette grossesse, cette dernière grossesse, la der des der et je sais que ce bidon ne me manquera pas du tout. Ce que je n'aime pas non plus c'est de ne plus me sentir maître de mon corps, ne plus faire ce que je veux avec. Comme l'impression que ce corps ne m'appartient plus pendant quelques mois et ça je n'aime pas, je n'aime plus plutôt.
Bien sûr, une autre en face rétorque aussitôt que c'est merveilleux et que je devrais me réjouir et profiter de ces moments magiques. Me rappelle que, quand je ne le sens pas (ce qui est très rare) je stresse et attends impatiemment un geste de sa part. Que lorsqu'il sera là mon gros ventre me manquera… Etc Etc Etc… Je sais aussi que, à part si il y avait un gros changement dans nos vies, ce sera notre dernier enfant. Oui, je sais on est jeune, on a le temps de voir venir et de changer d'avis etc, mais je sais aussi ma vie, mes envies et mon passé. Je sais ce que je veux apporter à mes enfants et ce que je suis en mesure de faire dans de bonnes conditions (pour moi). Je sais donc que cette grossesse sera à 98% ma dernière et que je me dois d'autant plus de la vivre à fond et de laisser ce côté rabat joie au placard. D'un autre côté, je me dis que peut-être inconsciemment, ayant eu beaucoup envie de revivre les moments merveilleux de ma première grossesse, c'est ma façon à moi, de ne pas être que sur du positif pour pouvoir après coups faire plus facilement le deuil de cet état.
Lors de ma première grossesse en 2018, plusieurs facteurs ont fait en sorte que je n'ai pas aimé être enceinte. Que ce soit sur le plan professionnel ou encore personnel, plusieurs éléments m'ont poussé à vouloir que ces 9 mois se terminent au plus vite. Et puis, en février 2020, nous avons appris que de notre deuxième enfant était en route et à ce moment, je me suis promis que cette grossesse serait différente. Je n'étais plus dans la même position professionnelle que lors de ma première grossesse et ma santé physique et mentale étaient plutôt bonnes alors je me disais que j'avais toutes les chances de mon côté d'apprécier ce privilège de porter la vie. Mais pourtant me voilà à 6 mois de grossesse à espérer que le temps avance plus vite, oui, en partie, car j'ai hâte de rencontrer notre petite cocotte, mais surtout parce que je réalise qu'au fond, je n'aime pas être enceinte. Je m'en veux tellement de penser comme ça puisque je sais que plusieurs femmes luttent pour le devenir et certaines ont dû faire le deuil de porter un jour la vie.
Verdict, j'ai un décollement de l'oeuf et bébé risque de partir. Du coup, j'ai été sous traitement pendant 3 semaines mais également alitée, sans oublier que j'avais ma fille à m'occuper… Au bout des 3 semaines, c'était bon, tout était revenu dans l'ordre, j'avais même pu reprendre le travail. Mais à 2 mois j'ai été arrêtée jusqu'à la fin de ma grossesse. D'une part, à cause de mon col qui m'avait joué des mauvais tour avec ma fille mais aussi car j'avais déjà des contractions. Je n'étais pas alitée mais j'avais ordre de me reposer au maximum. Je pense que c'est à cause de cette période que ma fille est devenue très vite autonome. A partir de 7 mois, les douleurs au niveau de la symphyse pubienne se faisaient de plus en plus intense jusqu'à ne plus pouvoir dormir à la fin de la grossesse car peu importait la position que je prenais, je souffrais à en pleurer. Puis MiniNa est arrivé à 40SA+2 après un décollement des membranes (ouiiiiiiiiiiiiiiiilllllleeeeeee). Je n'étais pas dégoûtée, non non toujours pas.
Mon petit bonheur, je le trouve après. Quand enfin le petit être décide de quitter sa cachette et de se pointer le bout du nez. C'est là que mon coeur explose et déborde de bonheur. Et c'est pour ça, que je referai le parcours de la grossesse sans aucune hésitation une troisième fois, si le désire d'un petit dernier se fait ressentir. Jessica
Cette pensée, me fait mal au coeur. Moi qui ai tant voulu ça pendant des années, qui ai tant aimé ça la première fois, bah là… Bof quoi. C'est con, surtout que je sais que certaines vivent des grossesses beaucoup plus compliquées et difficiles ou espère être enceinte plus que tout sans y arriver. Que ce ne sont pas quelques nausées, douleurs sciatalgiques, et quelques coups qui sont catastrophiques. Mais voilà, franchement cette grossesse n'est pas ce que j'espérais. C'est bête mais une part de moi ne peut s'empêcher de se dire quand comme hier soir, qu'il est 22h et que je suis sur mon lit dans l'incapacité de trouver une position confortable pour moi et pour bébé (qui me défonce si il n'a pas toute la place pour s'étirer de tout son long), qu'il fait 28°C dedans, encore 30 degrés dehors, que malgré le ventilo l'air est quasiment irrespirable et qu'avec ses coups j'ai l'impression d'être une cavité creuse dont les vibrations me barbouillent, une petite voix me dit "Putain, quelle connerie sérieux vivement que ça se termine".