Mar 13 2019 13 mars 2019 L'été dernier, sitôt que j'ai eu commencé de lire à voix haute Une somme de souvenirs à ma mère nonagénaire, elle m'a dit: « Ne me montre pas les images tout de suite, c'est formidable, je vois chaque scène ». Effectivement, l'auteur nous offre un récit imagé qui se suffit à lui-même sauf que pour certains publics non acquis à la lecture, le temps d'écoute semblera long. Pour maintenir l'attention, j'ai imaginé des rôles tenus par des personnes du public: un interviewer qui interpelle le narrateur et des lecteurs pour lire les souvenirs de Monsieur Wilson, tels que les clients les ont découverts à la braderie de la rue Little. La chance a voulu qu'en tournant la scène aux ateliers Lelouch à Beaune avec deux apprentis, il y avait ce jour-là trois stagiaires, Benjamin, John et Floriane et que Zihan, élève de CM2 à Beaune était disponible. Dommage qu'on n'ait pas eu comme à Givry (71), une candidate de 9 ans pour jouer la petite fille de Mr Wilson car de profil il est impossible de me faire passer pour une enfant que je ne suis plus depuis si longtemps, encore qu'à se nourrir de littérature-jeunesse (mais pas que! )
UNE SOMME DE SOUVENIRS Thomas Scotto Illustrations d'Annaviola Faresin Editions Notari (2018) ( Par Annie Forest-Abou Mansour) L'album de littérature jeunesse de Thomas Scotto, UNE SOMME DE SOUVENIRS, illustré de façon réaliste et esthétique par Annaviola Faresin, offre aux lecteurs un conte philosophique merveilleux (1). Il narre une tranche de vie de monsieur Wilson et interroge sur les mystères des souvenirs. Monsieur Wilson est veuf. Le chagrin et la solitude l'ont poussé à empiler des « trésors de bazar » dans sa grande maison. En effet, « chagrin et propreté ne font pas bon ménage ». Le syndrome de Diogène semble l'avoir atteint. Les objets encombrent et les souvenirs quant à eux peuvent être douloureux: « A quoi bon les conserver si trop de souvenirs vous empêchent de dormir ». C'est pourquoi, le jour de la grande braderie de son village d'Angleterre, monsieur Wilson a une idée charmante et originale: il décide de vendre ses souvenirs, « des amalgames de particules vaporeuses et imagées », avatars d'origami, clin d'oeil du narrateur à la citation mise en exergue en tête de l'ouvrage.
Oct 07 2018 7 octobre 2018 Titre: Une somme de souvenirs Auteur: SCOTTO Thomas Illustrateur: FARESIN Annaviola Editeur: Notari © 2017 Rue Little, c'est vide-grenier. Les habitants et commerçants ont dressé leurs stands garnis de toutes sortes d'objets. Sur le sien, le vieux Mr Wilson n'a installé qu'une nappe à carreaux et une boîte en fer. Que va-t-il bien pouvoir vendre? Des souvenirs d'avec son épouse qu'il fait apparaître, tels de fins mouchoirs peints. Les badauds, étonnés ou amusés, s'émeuvent et payent au prix fort ces images qui leur en évoquent d'autres. Arrive sa petite-fille qui ne connaît rien de sa mamie décédée il y a huit années … 7 octobre 2018 / 0 mfvml mfvml 2018-10-07 10:30:52 2019-03-08 08:54:54 Une somme de souvenirs: carte d'identité
Ces souvenirs légers, précieux, savoureux de toute une vie sont extraordinaires comme le prouvent les comparaisons poétiques de la description: « c'était mouvant, presque vivant, coloré comme une vitrine de pâtisseries, comme une brassée de saisons interminables ». Comme tous les souvenirs, ils n'ont pas de prix. La « femme au parfum poivré » en échange un contre une conséquente somme d'argent, « dix billets tout neufs » « pour son morceau de tango ». Les souvenirs constituent la personne, ils n'appartiennent qu'à elle. Ils sont son passé, son vécu, son ressenti, ses expériences. En vendant ses souvenirs, en les partageant avec les autres, monsieur Wilson les fait émerger. Dotés d'une netteté extraordinaire, ils ne sont pas vains. Ils attirent, intéressent, plaisent. Chacun se les approprie en fonction de son âge, de sa personnalité. La nuit de guerre devient, pour un groupe de jeunes, un jeu vidéo. Mais l'être le plus important à qui le vieil homme va offrir ses souvenirs est Amy, sa petite fille.
Mots-clés Album, amour (couples), deuil, intérêt des descriptions, mémoire, portée philosophique, réflexions philosophiques, relations grands-parents-enfants, souvenirs, transmission de valeurs, vie communautaire Commentaire descriptif Un jour de Grande Braderie, Monsieur Wilson, un vieil homme, veuf depuis des années, installe une table devant sa porte. Fouillant dans sa mémoire, l'homme penche sa tête sur le côté, puis tire délicatement de son oreille un chapelet de souvenirs enfouis. Ces souvenirs, liés à sa vie de couple, Wilson a décidé qu'il était temps de s'en délester. Ainsi, il les installe pêle-mêle sur la table, à la portée des clients, nombreux à vouloir se procurer quelque chose d'aussi original. À la fin de la journée, presque tous les trésors de M. Wilson ont été vendus. Or, il semble que la petite-fille de l'homme ait oublié jusqu'à l'existence de sa propre grand-mère. Dans cet album, un veuf endeuillé depuis trop longtemps décide de se départir des souvenirs qui le retiennent à son épouse en vendant littéralement des bribes de leur histoire d'amour.