Premier degré, s'abstenir. Journaliste: Fanny Lépine Le Temps Article du 2 août 2021.
C'est en tout cas un terreau fertile et une base toute désignée pour leur grand dessein. » En 1995, « Plonk et Replonk éditeurs » voit le jour et les premiers photomontages naissent en 1997 avec une esthétique très reconnaissable, « composés et mis en scène à partir de documents photographiques remontant à la première partie du XX e siècle ou antérieurs; conçus et légendés dans une perspective poétique et absurde, ils confèrent une vérité documentaire à des situations et événements des plus invraisemblables », comme les décrivent eux-mêmes les créateurs. Les premières cartes postales sont sépia, « parce que le noir et blanc, c'est la vérité! À une expo, devant un de nos photomontages avec le pont de La Chaux-de-Fonds et les chutes du Niagara, je me rappelle avoir entendu une dame dire à son amie: "Je m'en souviens, c'est quand les canalisations ont rompu en 1954! La face cachée du Léman de Plonk & Replonk - Musée du Léman. " Évidemment, je n'ai rien dit pour ne pas fâcher… » Le succès est immédiat en Suisse, puis très vite en France. À ce jour, six cents cartes postales et plus de 2 000 visuels ont été réalisés.
Des clichés autour des villes et des régions de Suisse « tordant dans tous les sens les poncifs propres au support de la carte postale », les thématiques se sont diversifiées, abordant l'écologie ou plus récemment l'actualité du Covid-19. Images plonk et replonk de. Des cartes postales, les projets sont devenus protéiformes: c'est le passage au livre – dernièrement des collaborations avec le Musée d'Orsay, Le Musée d'en bas (2017), puis Suissitude ultra-moderniste à l'occasion de l'exposition « Modernités suisses » –, à l'exposition (« Ouagadougou sur la lune » au Musée de l'Hôtel-Dieu de Porrentruy où le collectif a un espace consacré à l'absurde), à l'affiche ou au décor. L'humour décalé de Plonk et Replonk s'exporte aussi – leurs cartes postales se traduisent en anglais, en allemand, en portugais et même en russe. Les inspirations sont nombreuses: purement artistiques comme le trahit, dans l'atelier, l'affiche d'une exposition barcelonaise de Marcel Duchamp – « Mon maître à penser », confesse Plonk –, mais aussi littéraires – on aperçoit un exemplaire du Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, une autre influence –, cinématographiques – les Monty Python –, sans oublier l'humour de Pierre Dac et Pierre Desproges.