« Demander au Père de ne pas nous laisser entrer en tentation, poursuit Mgr Podvin, c'est Lui demander la force de combattre et d'écarter complètement la tentation comme le Fils l'a fait. » Pourquoi cette nouvelle traduction du Notre Père? Dès la nouvelle traduction en français du Notre Père en 1966, un problème est apparu d'un point de vue théologique à propos de cette sixième demande: « Ne nous laissez pas succomber à la tentation » était devenu: « Ne nous soumets pas à la tentation ». En fait, le verbe grec eisphérô (Mt 6, 13) qui signifie littéralement « porter dans », « faire entrer », aurait dû être traduit par: « Ne nous induis pas en tentation » ou: « Ne nous fais pas entrer en (dans la) tentation », ou encore: « Ne nous introduis pas en tentation ». « Ce verbe exprime un mouvement vers un lieu où l'on pénètre », avance Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons. Or la formulation de 1966 laissait supposer une certaine responsabilité de Dieu dans la tentation qui mène au péché, comme s'il pouvait être l'auteur du mal.
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021. Une nouvelle traduction de la Bible, destinée à être utilisée pendant la messe, a été validée par le Vatican avec une nouvelle version de la prière "Notre père", a indiqué la Conférence des évêques de France. "Suite à un travail de biblistes et d'écrivains, entamé il y a 17 ans, la Bible a été retraduite pour un usage liturgique (... ) en assemblée", a précisé la Conférence des évêques de France (CEF), confirmant une information du groupe Le Progrès. Cette nouvelle traduction, validée cet été par le Vatican, sera présentée lors de l'assemblée plénière des évêques de France à Lourdes et diffusée à partir du 22 novembre. "Elle propose des modifications de certains textes, notamment du Notre Père", selon la CEF. Pas "utilisée tout de suite dans les paroisses" A la place de "Et ne nous soumets pas à la tentation", la prière sera: "Et ne nous laisse pas entrer en tentation". La première formule était sujette à débat car elle minimisait le libre-arbitre des fidèles.
La plus connue des prières chrétiennes va être modifiée. Les catholiques ne diront bientôt plus « ne nous soumets pas à la tentation », mais « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Cette nouvelle version sera appliquée dans toutes les célébrations catholiques de France à partir de ce dimanche 3 décembre. La modification est infime mais elle a pourtant suscité un début de polémique. Les évêques de France, réunis à Lourdes en Assemblée plénière au printemps, ont décidé de modifier la sixième « demande » des sept que compte le « Notre Père » afin d'exonérer Dieu de toute intervention dans l'incitation au péché. Ainsi, « ne nous soumets pas à la tentation », qui laissait à penser que les fidèles étaient poussés par leur Dieu dans cette direction, sera remplacé par « ne nous laisse pas entrer en tentation », qui implore plutôt leur Créateur de les protéger de ce faux pas. Une nouvelle traduction, fruit de dix-sept années de travail Cette nouvelle traduction en français de la Bible liturgique avait été validée par le Vatican à l'été 2013.
Une édition populaire à reliure souple sera disponible aux Éditions de la CECC au début de la nouvelle année. Parmi les changements dans la nouvelle traduction de langue française figure une modification dans le Notre Père. Le nouveau texte « Et ne nous laisse pas entrer en tentation » remplacera l'actuel libellé « Ne nous soumets pas à la tentation ». La traduction traditionnelle n'est pas fautive, mais elle peut facilement être mal interprétée, d'où le besoin de la modifier. Cette modification n'affectera pas immédiatement le Notre Père quand il sera récité en groupe ou utilisé dans les célébrations eucharistiques en langue française. Cependant, elle prendra effet au cours des prochaines années quand une nouvelle traduction de la version révisée du Missel romain aura été approuvée. La traduction du Missel n'est pas encore terminée. Les évêques du Canada ont informé les autres Églises chrétiennes du pays au sujet de la modification dans la version française du Notre Père. En 2010, la CECC a avisé le Conseil canadien des Églises et l'Alliance évangélique du Canada, et leur a demandé de faire circuler l'information et de soumettre leurs commentaires.
» Tutoiement La version actuelle du Notre Père date des années 60. Auparavant, le passage se lisait « Ne nous laissez pas succomber à la tentation ». Le changement avait été réclamé par des exégètes protestants qui trouvaient que succomber ne traduisait pas bien « inducas ». Le changement du verset avait-il frappé M gr Lépine, qui était alors adolescent? « Non, ce qui nous avait plus frappés, c'était le passage du vouvoiement au tutoiement pour le Notre Père. En y repensant, "succomber" était plus semblable à "entrer en tentation". » Épreuve Des théologiens ont critiqué un autre aspect de la traduction française de l'avant-dernier vers du Notre Père, soulignant que le mot grec traduit par « tentation », « peirasmos », est plus proche d'« épreuve ». « Il ne s'agit pas des petites tentations de la vie quotidienne (manger du chocolat en Carême), mais de mise à l'épreuve », explique François Euvé, directeur de la revue jésuite Études, sur son blogue. « Cela s'oppose en effet à la confiance: vouloir vérifier la fiabilité d'une personne.