IL est le Dieu qui veut entrer en relation avec l'homme. Et c'est pour cette raison que je suis chrétienne. Pour moi, toutes les religions se valent et je ne fais pas figurer le christianisme dans le volet des religions. Le christianisme est une attitude de vie. Pourquoi je suis chretien le sarment. Je suis chrétienne parce qu'en Christ, j'ai un Père: Dieu. Entre Dieu et moi, il y a une relation de Père-fille et qu'est-ce que j'aime cette relation! J'écrivais un roman qui parlait de la différence de religion dans un couple et j'ai demandé à une amie musulmane si le musulman appelait Dieu son père. Presque offensée, elle m'a dit que Dieu n'est pas notre Père mais notre Dieu, notre maître. Je ne veux pas rester au stade de servante, c'est pour cette raison que je suis chrétienne. Je ne veux pas d'une religion, je veux une relation, voilà pourquoi je suis chrétienne. Je suis chrétienne non pas parce que le Dieu des chrétiens exauce mieux les prières mais parce que j'ai rencontré un homme qui m'a fascinée par ses mots, son attitude, sa consécration à Dieu, son obéissance et cet homme, c'est Jésus Christ.
J'étais retourné avec Raymond Depardon au Vietnam et en Éthiopie, dans les pays de l'Est en pleine déconfiture communiste, y compris en Albanie, avec Cabu. C'était des moments d'escapade, de respiration. J'avais aussi repris en solitaire la route de la première croisade depuis Bouillon (dans les Ardennes belges) jusqu'à Jérusalem, pour un feuilleton d'été dans Le Monde. Rentré à Paris, je m'affrontais tant bien que mal à l'anthropologie, à l'épistémologie, à la philosophie analytique, aux sciences cognitives, à l'économie, à la théologie. Pourquoi je ne suis pas chrétien | Fahrenheit 451. Bref, j'étais redevenu étudiant. Fébrilement. Il n'y avait, tout d'abord, dans ce travail personnel, aucune intention apologétique ni le moindre projet de réhabilitation du judéo-christianisme. Je ne songeais pas davantage à un Comment se sont constituées nos démocraties modernes? Pourquoi adhérons-nous collectivement à telle ou telle conviction? Quelle sorte de nihilisme ou de relativisme capitulard menace aujourd'hui nos sociétés emportées vers la grande « bifurcation»?
2 Timothée 2. 15 déclare: « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n'a pas à rougir mais qui expose avec droiture la parole de la vérité. » Une autre différence majeure entre catholiques et chrétiens bibliques porte sur leur idée de la manière dont on peut s'approcher de Dieu. Les catholiques ont tendance à s'approcher de lui en passant par des intermédiaires, tels que Marie ou les saints. Les chrétiens, pour leur part, s'approchent de lui directement et n'adressent leurs prières qu'à lui seul. La Bible proclame que nous pouvons nous-mêmes nous approcher de son trône de grâce avec assurance (Hébreux 4. 16). Elle atteste clairement que Dieu veut que nous le priions, que nous communiquions avec lui, que nous lui fassions part de nos besoins (Philippiens 4. Pourquoi je suis chretien de l estaque. 6, Matthieu 7. 7-8, 1 Jean 5. 14-15). Nous n'avons pas besoin de médiateurs ou d'intermédiaires, car Christ est notre seul et unique médiateur (1 Timothée 2. 5) et lui et le Saint-Esprit intercèdent déjà pour nous (Romains 8.
Pour l'essentiel, ils sont jubilatoires, même s'il y transparaît une méfiance à l'égard de ce qu'on appelait alors les «groupuscules », c'est-à-dire les organisations d'extrême gauche les plus politisées et les plus dogmatiques (à l'exception du Mouvement du 22 mars de Daniel Cohn¬Bendit, dont j'aimais la créativité et la liberté de parole). A distance, je m'aperçois que les interprétations à chaud des événements qui m'intéressaient le plus, à l'époque, étaient celles de gens comme Maurice Clavel ou Michel de Certeau. Je suis mormon : pourquoi devrais-je envisager de devenir chrétien ?. Maurice Clavel, que j'avais croisé deux ou trois fois rue du Croissant, fut l'un des premiers, je crois, à souligner que, au -delà des apparences et du langage, les soixante-huitards étaient en train de rompre avec le marxisme dans lequel baignait encore l'Université française. Pas seulement avec le stalinisme ou le Parti communiste, comme le répétaient les journaux, mais avec le marxisme lui-même. Cette rupture, assez curieusement, s'exprimait dans un «pathos» et un vocabulaire eux-mêmes marxistes -les seuls disponibles – mais, en l'occurrence, le fond contredisait la forme.
» Pendant quatorze années – de 1981 à 1995 -, tout en apprenant mon nouveau métier d'éditeur, j'ai beaucoup lu, écouté, travaillé. Colloques, débats, rencontres … J'étais porté par une ravigotante ébriété intellectuelle, tout en éprouvant jusqu'au vertige le sentiment de ma propre ignorance. Je m'amusais de voir l'ancien directeur de la revue Esprit, Jean-Marie Domenach, très largement mon aîné, se lancer dans la même exploration, avec le même appétit, mais avec aussi beaucoup d'avance sur moi. Pourquoi je suis chretien contact comchretien contact. Son envie de faire partager ses découvertes l'avait conduit à accepter, en 1981, une commande de Jean Boissonnat, alors directeur de L'Expansion: une longue et méticuleuse Enquête sur les idées contemporaines, d'abord insérée dans le journal sous forme de feuilleton, puis réunie en livre publié au Seuil. Avec un très grand succès. Pour ce qui me concerne, et jusqu'à l'année 1995, je ne me sentais pas encore en état de publier quoi que ce soit. J'étais en apprentissage. En attendant, je continuais d'écrire des livres de voyages, des reportages au long cours.