Interview: S. HUSQUIN Pie Tshibanda, vous allez battre un record de longévité avec «Un Fou noir au Pays des Blancs». C'est bientôt plus que «La Cage aux folles»... C'est vrai que je suis à 1470 représentations. Une fête est d'ailleurs prévue pour la 1500e... Des souvenirs de votre première? C'était à Bruxelles à l'issue d'une manifestation pour les «sans-papiers». J'ai pris la parole quelques minutes pour expliquer mon parcours. Et c'est là qu'on a senti que j'avais un certain impact sur l'assemblée. Se lancer sur les planches, c'était avant tout pour la survie? Plutôt pour dire: j'existe. Je suis parti du Congo comme licencié en psychologie, professeur depuis une dizaine d'années. Et puis du jour au lendemain, je me suis retrouvé dans un trou, dans un petit village du Brabant wallon, sans ma famille sans rien. L'assocation APD (aide aux personnes déplacées) m'a demandé d'aller parler de ma situation dans une école, à Theux. Un fou noir au pays des blancs film. Je vois la réaction des élèves. Ils m'écoutaient. Là, j'existais à nouveau...
Des massacres qui feront au moins 100. 000 morts. « J'ai attendu d'avoir 50 ans avant de me demander ce qui s'était réellement passé là-bas. Je ne savais pas, jusqu'à ce que j'aille voir un peu plus précisément. » Le colonialisme ne touche pas que les Africains et les afro-descendants, il ne touche pas que les Blancs qui sont nés en Afrique, c'est global. Aller voir plus précisément, ce sera aussi recueillir le témoignage d'un des jeunes basketteurs de l'équipe qu'avait créée et que coachait le père de Vincent Marganne. Un des trois garçons que la famille a aidés à quitter le Burundi alors que la violence flambait. Le témoignage de cet homme, aujourd'hui grand-père, est intégré au texte de Muzungu, tel quel, scrupuleusement retranscrit. Cette parole est portée sur scène par le jeune acteur belge d'origines guinéenne et angolaise Edson Anibal, déjà vu au théâtre dans Afropean/ Human Being de Sukina Douglas (monté au KVS) et dans le film Poissonsexe d'Olivier Babinet. Le «Fou noir» au pays de Liernu - L'Avenir. Présent quasiment de bout en bout aux côtés de Vincent Marganne dans la mise en scène de Serge Demoulin, il offre un contrepoint nécessaire, « une perspective bienvenue » comme le souligne Vincent, par rapport à cette parole sur l'Afrique écrite par un homme blanc.
En ouverture de la 6 e édition des Entretiens Jean-Moulin de Caluire-et-Cuire, l'écrivain congolais Pie Tshibanda propose cette pièce qui raconte l'épuration ethnique dont il a été témoin au Katanga en 1995, son exil et sa découverte de l'Europe. Un spectacle empreint d'humanisme. Le 30/09, à 20h30, au Radiant-Bellevue, 1, rue Jean-Moulin. ➤ À propos de la pièce ➤ À propos des Entretiens Les 5 premières personnes à compléter ce formulaire bénéficieront d'une invitation pour la représentation du 30 septembre à 20h30 au Radiant-Bellevue. ⬇️ Sur le même sujet Article 1 min Entretiens de Caluire-et-Cuire – Jean Moulin (Caluire-et-Cuire, 69) 27 août 2020 5e édition de cet événement qui aura pour thème « L'égalité » et qui accueillera notamment Céline Spector et François Dubet. Un fou noir au pays des blancs 2. En ouverture (le 1/10 à 20h30), représentation au Radiant-Bellevue (1, rue Jean-Moulin) de la pièce Les Naufragés, d'après l'essai de Patrick Declerck consacré aux sans-abri (mise en scène: Emmanuel Meirieu; avec: François Cottrelle et Stéphane Balmino).
Pourquoi je l'ai choisi parmi tant d'autres dans la bibliothèque des mes parents? Chut... c'est un cadeau que je nous fais. A vous mes amis Babeliottes, à moi surtout qui en ai le plus grand besoin. Par contre, je n'ai pas besoin de me demander si vous connaissez Pie Tshibanda Wamuela Bujitu; inutile de m'interroger pourquoi, dès lors, ce petit livre passe inaperçu dans la fragilité de ses 138 pages. Ce n'est même pas la très belle couverture d'Andrzej Umiastowski qui pourra y changer. J'ai froid quand je la regarde de ma propre froideur et de passer à coté, indifférent. J'ai vu un jour une conférence-spectacle de Pie Tshibanda à la TV. Entre conférence et stand-up, il expliquait brillamment comment naissaient les tensions dans les couples. Il en faut beaucoup pour m'impressionner. Or, je m'en souviens encore! Un Fou noir au pays des blancs | Philosophie magazine. C'était simplement extraordinaire de justesse d'observation, d'intelligence émotionnelle et de clareté didactique. le tout présenté avec beaucoup d'humour noir! (Là c'est moi qui en fait de l'humour; du coup il change de visage, l'humour, et devient belge!