Le stress commence à monter dans l'avion et pour évacuer, les gens poussent des cris de joie… Les instructeurs discutent avec leur passager, je les entends les rassurer et leur répéter le déroulement de leur saut. Ils finissent d'attacher et de serrer solidement les harnais. J'ai toujours une affection particulière pour les sauteurs tandems, ceux qui vont vivre leur premier saut en parachute … J'aime bien échanger quelques mots avec eux pendant ce moment suspendu dans le temps. La fébrilité des dernières secondes avant le saut Entre 11000 et 12000 pieds, c'est le moment du rituel… La poignée de main échangée entre les parachutistes pour se souhaiter un bon saut! Je ressens une grande fierté de faire « partie » de la gang! Puis arrive (enfin? Hummm…) le moment fatidique! Le pilote crie « 2 minutes! »… Oh là là. C'est le point de non retour! Tout va très vite et très lentement à la fois. La lumière rouge s'allume, ça veut dire «Ouvrir la porte»… Là, j'entends le bruit du vent et les moteurs qui prennent toute la place, l'avion bouge un peu sur les côtés, je sens le froid et je ne tiens plus en place.
Voler, il en rêvait depuis longtemps. Pour ses 60 ans, la famille de Laurent lui a offert un saut en parachute en tandem. Une expérience inoubliable qu'il ne demande qu'à renouveler! D ans la maison de Laurent Grelier, couleurs, formes et matières se marient harmonieusement. Il faut dire que ce jeune sexagénaire, artisan peintre de formation, a aussi dirigé deux magasins de décoration à Quimper et Lannion. Retrouvez l'intégralité de cet article dans le magazine Notre Temps du 1er Juin 2021 (pages 28-30).
Mon tour s'en vient et je devrai sortir de l'avion: Ça me tente et ça ne me tente plus… Osti qu'est-ce que je fais ici? Mais pourquoi je fais ça? Puis, c'est au tour de la lumière verte de s'allumer… Là, c'est là que ça se passe, c'est le temps de sortir! Je vois le premier parachutiste s'élancer en dehors de la porte. Mon cœur fait trois tours dans ma poitrine! Aujourd'hui, nous devons sauter à 7 secondes d'intervalle entre chaque personne (ou groupe). Y'a plus de niaisage! Plus le temps de revenir en arrière. Après eux, c'est MON tour! Je me lève, tout en restant accroupie, les jambes toutes molles, je viens m'installer devant la porte. Bizarrement, j'ai peur de tomber de l'avion … Ben oui! Semble-t-il que c'est normal pour bébé-oiseau! Je jette un coup d'œil complice à la passagère tandem près de moi. Je lui souris de toutes mes dents et j'essaie de lui transmettre un peu de courage! Je regarde en bas, je cherche le terrain d'atterrissage qui a maintenant la grosseur d'une fourmi, tout ça en comptant (mille et un, mille et deux, mille et trois… mille et sept)… READY… SET…GO!!!!!!!
La chute libre: Enfin libérée de la peur! Ça y est! C'est à cet instant précis que je me lance! Je suis dans le vide entre le ciel et la terre! Je regarde l'avion s'éloigner doucement. Elle crée dans son sillage une colline de vent dans laquelle je prends ma position, ( »Arque, arque, arque! » que je me répète). Ensuite? Je relaxe. Oui oui, je le jure! La peur est restée dans l'avion. C'est vraiment (mais vraiment) tout ce qui est écrit plus haut qui est le pire… Une fois dans l'air, je flotte et je tripe solide. En effet, rendu-là, c'est l'adrénaline qui contrôle tout! Je m'amuse: je fais des virages, je regarde les nuages à l'horizon… C'est solide comme sensation! Après chaque manœuvre, je vérifie mon altimètre, car je chute à près de 230km/heure. Alors, au bout d'environ 1 minute, c'est le temps d'ouvrir mon parachute… Un autre rush d'adrénaline. J'ai hâte de voir que tout est ok… Le déploiement prend quelques secondes. Une fois le parachute bien ouvert, c'est le bonheur dans un silence qui déstabilise.