Analyse d'une peinture: La colonne brisée – Frida Kahlo par Emma Elle regarde le spectateur comme pour le contraindre d'affronter sa douleur. WordPress Instagram Pinterest Présentation de l'œuvre: Il s'agit d'un autoportrait de l'artiste Frida Kahlo dont le titre original est "Broken Column". Il est peint à l'huile sur du bois (40x34cm) en 1944, aujourd'hui conservé au musée de Mexico. Ce tableau appartient au mouvement du surréalisme, mouvement représentatif de la pensée du XXe Présentation de l'artiste: Frida Kahlo est une artiste peintre mexicaine du XXe siècle. Dès son plus jeune âge elle souffre de poliomyélite, une maladie contagieuse qui envahit le système nerveux entraînant une paralysie totale. En 1925, à 18 ans elle est victime d'un accident de bus qui blesse son corps à vie, par ailleurs c'est sur son lit qu'elle commence à peindre grâce à un miroir fixée au dessus de son lit. Elle va réaliser 55 autoportraits sur les 143 œuvres, son œuvre dans l'ensemble parle de ses souffrances.
La Colonne Brisée Le 17 Septembre 1925, une jeune fille mexicaine âgée de 17 ans appelé Frida Kahlo a été la victime d'un terrible accident de bus. Elle n'a pas été tuée, mais le choc violent eu de terribles séquelles, lui cassant la colonne vertébrale, les côtes, le bassin et la jambe droite. Il a également endommagé son utérus, lui faisant perdre la possibilité de donner un jour naissance à un enfant. " La colonne brisée " ( Huile sur panneau 40x34 cm de 1944, conservé au musée de Mexico) est un témoignage impitoyable de la souffrance qui à accompagné Frida tout au long de sa vie. L' artiste elle-même s'est représenté dans un paysage hostile et infertile comme elle: Le ciel couvert et la terre aride et désertique parsemée de crevasses reprennent le motif de la blessure. En effet, sa poitrine nue symbole de féminité malgré tout est enserrée dans un corset orthopédique en métal est traversée d'une violente déchirure dans toute la longueur de son buste. Elle nous permet d'observer ce qui ressemble à une colonne de pierre antique de style ionique (colonne qui, dans l' Antiquité, soutenait les monuments, si elle se cassait, les bâtiments tombaient également) -cassées en plusieurs pièces- remplaçant sa colonne vertébrale.
Cependant, elle garde la tête haute, comme si elle avait décidé de prendre sur elle et d'endurer ce supplice toute seule. Les larmes témoignent de sa tristesse, le champ désertique de sa solitude, même si l'on pourrait penser qu'il pourrait représenter son infertilité (en effet, Frida Kahlo ne peut plus avoir d'enfants depuis son accident de bus). 4. Référence biblique On peut voir dans ce tableau plusieurs références au Calvaire qu'a subi le Christ avant d'être crucifié. En effet, l'angle que font la colonne et le haut du corset pourrait rappeler une croix, comme si Frida était sur son Chemin de Croix. Les clous qui la transpercent de toutes parts pourraient nous laisser penser qu'elle est déjà crucifiée. Enfin, le drap blanc qui la cache partiellement pourrait rappeler le Saint-Suaire que portait le Christ au moment d'être crucifié, comme dans le tableau de Grünewald. Partie du polyptyque Retable d'Issenheim, 1512-1516, Grünewald
Celle-ci symbolise les conséquences du terrible accident de bus ainsi que la grande fragilité qui en découle. De plus comme vous pouvez le remarquer, plusieurs endroits du tissu de sa robe et de sa peau sont également transpercés par une multitudes de clous placés exactement aux endroits ou la souffrance de Frida est la plus exacerbée s (colonne vertébrale / jambe droite / seins / bras). Les autres clous situés au niveau de son visage sont eux là pour figurer la douleur mentale de l'artiste. En outre, Frida Kahlo a exagéré sa "laideur", en accentuant la pilosité de ses sourcils et celle de sa bouche. L'artiste ne montre aucune pitié pour elle-même comme souvent dans ses auto-portraits mais pour autant ils peuvent être considérés aux premiers abords comme paisibles, alors que la plupart du temps ce sont de terribles gémissements intérieurs. D'ailleurs nous pouvons voir de nombreuses larmes coulées sur son visage, Frida souffre que son corps soit devenu une véritable prison et l'empêche pleinement de vivre sa vie de femme.