Des mots qui n'ont vraisemblablement pas été entendus à temps. Le bus de 11 tonnes avait alors partiellement roulé sur le corps du malheureux, grièvement blessé. Le collègue déplace le bus pour lui faciliter la tâche Ce dernier avait décidé de poursuivre son employeur en justice pour manquement à la sécurité et défaut d'une formation adaptée à son poste de travail. À ses yeux, il était devenu mécano du jour au lendemain. "J'en avais assez d'être conducteur et je voulais démissionner lorsque l'on m'a proposé d'entrer au garage. Trois mois après, j'y travaillais, je changeais des huiles, je vérifiais des climatiseurs, je donnais des coups de main aux collègues avant d'entamer des tâches plus compliquées sans y être formé", explique Benoit C., 43 ans à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Denis. Le quadragénaire a du mal à se tenir debout et passe régulièrement ses mains dans le bas de son dos. Depuis son accident qui avait occasionné 150 jours d'interruption totale de travail, les tâches simples du quotidien sont pénibles.
Le jour de l'accident, polytraumatisé, il avait été placé en réanimation sur le champ tant la douleur était grande. Le quadragénaire occupe désormais un poste de magasinier et doit rester assis. "Je me suis vu mourir" Outre l'absence de supervision et de consignes de travail claires, son avocat, Me Colombani, pointe un atelier encombré empêchant les véhicules d'accéder au pont levant. "Ni fait, ni à faire", renchérit la procureure de la République. Pour Bérengère Prud'homme, l'entreprise n'a pas pris en compte la sécurité et la disposition des lieux, "un problème connu de tous et source d'accident". Deux ans de prison avec sursis sont requis à l'encontre du directeur technique, pénalement responsable, et 10. 000 euros d'amende. La représentante de la société propose 30. 000 euros d'amende pour l'entreprise Start OI. Pour la défense, il n'y a aucune faute ni défaut de négligence de la part de l'employeur. "Le mécanicien voulait s'économiser des gestes et du temps pour aider son collègue à réparer.
Si les tests de dépistage d'alcoolémie et de stupéfiants se sont révélés négatifs, l'enquête aurait mis au jour un excès de vitesse de près de 10 km/h. Des textos au volant? De plus, le parquet de Quimper indiquait que le chauffeur n'avait pas respecté le temps de repos obligatoire et qu'il aurait envoyé des textos au volant du camion quelques minutes avant le drame. « On peut considérer qu'il était peu attentif à ce qu'il faisait sur la route. (…) Il dit aussi qu'il a été ébloui », avait précisé le magistrat quimpérois. À l'issue de sa garde à vue, le chauffeur avait été présenté à un juge d'instruction, mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Jamais condamné par le passé, le jeune homme comparaît devant le tribunal correctionnel de Quimper, ce jeudi 2 juin, pour homicides involontaires, blessures involontaires, conduite d'un véhicule à une vitesse excessive ainsi que pour usage d'un téléphone au volant. Par ailleurs, l'entreprise qui employait le prévenu comparaîtra également, jeudi, pour emploi irrégulier du dispositif destiné au contrôle des conditions de travail et non-respect du temps de repos.
Description et informations techniques Support Article de 13 pages, publié dans le trimestriel Documents pour le médecin du travail n°111 Référence INRS TF 161 Auteur(s) APTEL M., AUBLET-CUVELIER A., WALDURA D. Date de publication 09/2007 Rubrique Vu du terrain
Cette monographie étudie le risque de TMS (troubles musculo-squelettiques) chez les chauffeurs de bus. Elle concerne principalement les chauffeurs de bus intra-urbains. Une vingtaine d'articles a été retenue à partir d'une recherche bibliographique par mots clés sur des bases de données et d'une recherche par auteurs cités. Une grille qualitative d'analyse a permis d'étudier les articles retenus. Les TMS du rachis (colonne vertébrale) chez les chauffeurs de bus résultent d'une combinaison de facteurs de risque biomécaniques chroniques (rotation du tronc, vibrations, etc. ) et aigus (faux-mouvement, port de charge) auxquels s'ajoutent des facteurs psychosociaux et la conception de leurs postes de conduite. Ce constat est patent pour la lombalgie et plus contrasté pour les cervico-dorsalgies. De plus, la typologie des facteurs de risque est cohérente avec les modèles de compréhension de TMS. L'importance du contexte, comme élément déterminant le poids de chaque facteur de risque, justifie la mise en place de réseaux de surveillance épidémiologiques dans ce secteur.
Cette qualification donnée par le juge de ce qu'est un accident grave me parait être intérréssante sur le plan de la jurisprudence, bien entendu pour les salariées des transports publics mais aussi sans doute pour les salariés qui sont au contact du public et qui peuvent rencontrer ce type de problèmes. Pourquoi les trois principaux arguments soulevés par l'employeur (1/ le CHSCT s'est réuni 58 fois en 2012 et 53 fois en 2013; 2/ une alerte par informatique et par SMS a été activée après l'incident; 3/ l'entreprise a une politique de prévention avec une cabine sécurisée dans les bus et une vidéo couplée à une alarme) ne sont-ils pas retenus par les juges? Parce que, comme je l'ai dit plus haut, des initiatives comme diligenter une enquête, réunir les salariés concernés et offrir une assistance psychologique ne peuvent se substituer à l'obligation de l'employeur de réunir le CHSCT en cas d'accident grave. Le CHSCT doit être en mesure de pouvoir travailler sur le sujet. Quand l'employeur fait observer qu'il a réuni à de nombreuses reprises le CHSCT, nous avons rappelé que ce CHSCT concerne 16 000 agents des bus et tramway, que l'employeur aurait pu prévoir une autre organisation pour que l'instance ne soit pas aussi lourde à faire fonctionner, sans altérer les prérogatives des représentants du personnel.