Booster le goût et la couleur Pour accélérer cette révolution en cuisine, des recherches sont en cours comme à Rennes, au Centre culinaire contemporain, où Sylvie Gautron, diététicienne-nutritionniste, en tandem avec Yannick Strottner, planche sur l'alimentation mixée pour « redonner envie de manger » aux séniors. Dans leur laboratoire, ils confectionnent par exemple une tarte au citron avec un biscuit gélifié, tout aussi lisse et fondant en bouche que la crème de citron, présentée à l'assiette comme un plat gastronomique. Le centre a lancé en 2013 des concours de chefs en France, et propose aussi des formations sur l'alimentation à texture modifié. La cuisine mixée gastronomique pour. « Le mixé est un mal nécessaire mais les cuisiniers ne savaient pas comment le traiter », note Sylvie Gautron, la chef de projet sur le mixé, qui insiste sur la nécessité de « booster le goût et la couleur » et de leur donner une forme qui donne envie. « Il y a eu beaucoup de progrès dans le domaine de la cuisine moléculaire. On a aujourd'hui l'avantage de la technologie, on peut redonner de la forme aux produits mixés «, explique Claire Sulmont-Rossé.
Avec son second, Ludovic Richard, ils font eux-même leurs charcuteries, leurs pâtisseries. La bûche de Noël était ainsi une vraie bûche… avec crème au beurre. Car, à partir d'un certain âge, le plaisir de manger et la nécessité d'avoir des aliments riches passe avant celle de faire des régimes, estiment les professionnels. Les aliments mixés sont même de plus en plus souvent enrichis de façon à éviter la prise de compléments alimentaires hors repas. Les progrès faits sur le mixé ont aussi tendance à tirer la qualité de l'ensemble des menus pour les séniors vers le haut. « Aujourd'hui, en cuisine collective, on redécouvre une nouvelle façon de cuisiner «, assure M. Des repas mixés alléchants préparés en MAS - Réseau Lucioles. Strottner, fort de 25 ans d'expérience en restauration collective hospitalière. « Il y a un vrai mouvement partout en France pour l'amélioration des repas. On est passés de la cantine au restaurant «, confirme Françoise Toursière, directrice nationale de la FNADEPA, une fédération qui représente 996 directeurs de maisons de retraite.
Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter.