Etre ou se sentir victime donne-t-il droit à accuser publiquement? Spécialiste en droit des médias et des technologies, en pointe sur les questions de réputation en ligne et de protection des données, l'avocat genevois Nicolas Capt prend position sur les affaires de harcèlement qui déchaînent la Toile. Le Temps: Ce déferlement sur la Toile est-il une opération salutaire pour libérer la parole ou un tribunal populaire? Nicolas Capt: Les deux, paradoxalement. Notion de vindicte populaire – Pour les droits humains. La finalité est compréhensible et à saluer. Car on ne trouvera personne pour prétendre que les abus ne doivent pas cesser. Mais en même temps, cette vindicte populaire a plusieurs effets indésirables. Primo, cela risque de se retourner juridiquement contre les victimes, dans les cas où le harcèlement s'avérerait insuffisamment caractérisé au regard du cadre légal. Secundo, ce déferlement risque de banaliser la problématique des abus, en estompant leur gradation. Car les actes dénoncés vont du viol au sifflement de rue. Retrouvez notre dossier: Harcèlement et agression sexuels: la loi du silence Ce melting-pot a un effet pervers puisqu'il atténue les abus incontestables.
On ne retient toujours que ce qu'on veut retenir. Vindicte populaire. Et ce qu'on veut retenir de moi, ce n'est pas de l'incompétence ou un manque de professionnalisme, c'est que je ne triche jamais et reste franc et direct (le contraire d'un homme politique), et ce seul sentiment suffit à convoquer les membres de l'association pour un vote sur la question: est-ce qu'on le garde ou pas? Il est tellement facile d'être livré à la vindicte populaire lorsque les solutions de rechange existent… Bien entendu, dès qu'il est question de suffrage universel (ou peu s'en faut), on s'en remet aux votes de personnes qui ne savent rien des tenants et aboutissants des affaires. De mes affaires, en l'occurrence, et de celles d'un personnel qui se félicite d'être mieux traité (dans l'acception « traitements et salaires ») chez moi que dans beaucoup d'autres librairies, à commencer par celles de la ville qui n'ont d'indépendant que l'étiquette de vitrauphanie « Label LIR » et qui avant tout réagissent selon des critères imposés de rentabilité.
J'avais prévu deux articles de fond pour les jours à venir. Un articulé autour de la défense du scénario et des scénaristes de bande dessinée qui souffrent de l'importance démesurée accordée au dessin et aux dessinateurs; l'autre pour rigoler un peu du community branling qui agite sur les réseaux sociaux différents corps de métier acteurs de la bande dessinée, c'est-à-dire les catégories d'auteurs qui en aucun cas ne se mélangent, et certains libraires flanqués de leur petite cour virtuelle. Mais mon actualité me rattrape et je me vois dans l'obligation de parler de mon rapport avec les festivals de bande dessinée, et plus précisément des raisons pour lesquelles je viens d'être évincé d'un festival duquel j'ai été partenaire durant plusieurs années. D'Angoulême à La Souterraine, j'ai toujours été sceptique quant à l'intérêt primordial d'un festival. Vindicte populaire pdf.fr. Soyons réalistes, retranchons les séances de dédicaces, que reste-t-il? Bien, je vous vois venir, vous allez me parler des belles expos à gros budgets des grands festivals, des scénographies professionnelles et millimétrées avec goût (merci Marc-Antoine Mathieu), du buzz local ou national qui profite au métier dans tout ce qu'il comporte, des tables rondes plus ou moins préparées par des animateurs plus ou moins compétents, de la vitrine que l'événement peut accorder aux petits éditeurs et aux fanzines, etc.