Ce que Sousa Viterbo présentait de réellement nouveau, c'était cette conscience du besoin de sauvegarde de la mémoire des anciennes industries. Mais, malgré cette volonté d'archéologie de l'industrie, ni lui, ni le Musée des Arts et Métiers peuvent être considérés comme ceux qui ont réveillé les consciences pour le goût du patrimoine industriel tel que nous l'avons aujourd'hui. Ils se limitaient à vouloir rassembler à des endroits spécifiques des objets qui ont fait l'histoire de l'Industrie, sans avoir l'audace de vouloir conserver l'endroit même où l'Industrie existait, les anciennes usines. Transformer une usine en musée Tout comme l'éolipyle d'Héron d'Alexandrie n'avait pas permis le développement de la machine à vapeur pendant l'Antiquité, Sousa Viterbo n'a pas réussi à développer l'archéologie de l'industrie. La protection du patrimoine industriel | Dossiers d'Archéologie n° 107. L'idée du Portugais est restée oubliée pendant des années, bien heureusement moins de temps que celle du savant grec. L'étude plus globale des usines, mais également des infrastructures qui leur sont liées – logements des ouvriers, routes, transport de l'énergie, etc. – font partie de l'archéologie de l'industrie, faite in situ, sur place.
Il semble que l'une des premières personnes à s'en émouvoir fut le peintre Raphaël. En 1519, dans une lettre au pape Léon X, il supplie celui-ci de mettre fin au pillage des témoignages hérités de la Rome antique: « Je ne peux me rappeler sans grande tristesse que, depuis bientôt onze ans que je suis à Rome, une quantité de telles choses, tels la Meta, qui se trouvait via Alessandrina, l'arc Malaventurato, et tant de colonnes et de temples, ont été détruits, surtout par messire Bartolomeo della Rovere. Il faut donc, Très Saint Père, qu'un des premiers soucis de Votre Sainteté soit de veiller à ce que le peu qui nous reste de cette antique mère de la gloire et de la grandeur italiennes - et qui témoigne de la valeur et de la vertu de ces esprits divins, dont encore aujourd'hui la mémoire exhorte les meilleurs d'entre nous à la vertu - ne soit pas arraché et mutilé par les pervers et les ignorants, car hélas on n'a cessé jusqu'à maintenant de faire injure à ces âmes dont le sang valut au monde tant de gloire.
avec le patrimoine industriel. Les rigidités du principe de conservation proné par les MH pour les monuments classés sont très éloignées des réalités du patrimoine industriel. L'industrie évolue et s'adapte en continu pour faire face aux nouveaux défis techniques et sociaux. Figer un édifice industriel dans un état idéal (En mathématiques, un idéal est une structure algébrique définie dans un anneau.... ) équivaut alors à nier ce principe. Cette question reste débattue dans le milieu des Monuments Historiques. « Le choix du transfert dans un musée ou la conservation sur place touche à une problématique très compliquée où le sens des musées de plein air (L'air est le mélange de gaz constituant l'atmosphère de la Terre. Protection du patrimoine industriel : « Rien n’arrive par hasard... ». Il est inodore et... ), les possibilités limitées de la conservation sur place, la nature des bâtiments et des opérations, les problèmes éthiques par rapport au patrimoine (muséification ou rénovation) et les méthodologies de la conservation sont en jeu ». Un débat (Un débat est une discussion (constructive) sur un sujet, précis ou de fond, annoncé à l'avance,... ) important mais dont la durée occulte malheureusement la disparition rapide d'éléments importants du patrimoine industriel.