2. Portez les fardeaux les uns des autres. Les faiblesses ou péchés, sous lesquels nous gémissons, sont appelés fardeaux. Cette phrase est particulièrement appropriée dans une exhortation à un comportement bienveillant, car la nature nous dicte que ceux qui se plient sous un fardeau doivent être soulagés. Il nous enjoint de supporter les fardeaux. Nous ne devons pas nous livrer ou négliger les péchés par lesquels nos frères sont pressés, mais les soulager, ce qui ne peut être fait que par une correction douce et amicale. Il y a beaucoup d'adultères et de voleurs, de nombreux personnages méchants et abandonnés de toutes sortes, qui feraient volontiers le Christ complice de leurs crimes. Tous choisiraient de confier aux croyants la tâche de porter leurs fardeaux. Mais comme l'apôtre nous avait immédiatement exhortés à restaurer un frère, la manière dont les chrétiens sont tenus de porter les fardeaux les uns des autres ne peut pas se tromper. Et ainsi accomplissez la loi du Christ. Le mot loi, appliqué ici au Christ, sert la place d'un argument.
Nous pouvons entrevoir une solution à l'apparente contradiction notée plus haut, si nous disons: « Rejetons le péché, mais portons le pécheur. » Le fardeau de notre faiblesse Le fardeau que Paul vise en premier lieu dans Galates 6 est peut-être tout simplement celui d'être pécheur, le fardeau de notre propre faiblesse face au mal, de notre imperfection. Pour aider celui qui est tombé, dit-il, il faut d'abord admettre qu'on est soi-même vulnérable: Prends garde à toi-même, tu n'es pas à l'abri. Ensuite, nous avons besoin de cette lucidité que donne l'Esprit, car nous pouvons tous succomber au syndrome de la paille et de la poutre décrit par Jésus. Il est tellement facile de supporter chez nous ce que nous ne supportons pas chez les autres! Le verbe employé par l'apôtre a le double sens de porter et de supporter. Supporter les fardeaux les uns des autres, c'est admettre que l'Eglise se compose de pécheurs graciés et qu'aucun des membres du corps n'est encore parfait. C'est reconnaître que mon frère, que ma sœur peut tomber… sans pour autant cesser d'être frère ou sœur en Christ.
Le premier fardeau qui nous accable c'est notre péché. Nous aidons quelqu'un à se débarrasser de ce fardeau en le dirigeant vers la croix. C'est là que tous nos fardeaux sont déposés. Nous pouvons aider les frères et soeurs à porter leurs fardeaux en priant pour eux, en les accompagnant, en les aidant à surmonter les mauvaises habitudes qui les fait retomber sans cesse dans les mêmes péchés. Nous nous aidons à porter les fardeaux des uns et des autres en étant redevables les uns aux autres. Paul dit qu'en agissant ainsi nous accomplissons la loi de Christ. Quelle est cette loi? C'est la loi de l'amour. Jésus a dit à ses disciples que toute la loi se résume à ces 2 commandements: aimer Dieu et son prochain. Soyons attentifs à ce qui se passe dans la vie de nos frères et soeurs. Ayons à coeur de les aider à porter les lourds fardeaux qu'ils portent. La maladie, le deuil, la solitude, le découragement. Soyons là les uns pour les autres et accomplissons la loi de Christ pour la gloire de Dieu.
Celui qu'on va entendre était probablement chanté au moment du départ. Le texte de l'Exode nous montre comment Moïse donne courage à l'armée des fils d'Israël pendant une bataille, mais il nous montre surtout que Moïse non plus ne peut rien réussir tout seul, qu'il a besoin d'aide pour cette œuvre d'encouragement. Et dans la lettre de Paul aux Galates nous allons entendre une autre forme d'encouragement, un encouragement à la vie fraternelle et communautaire où les désirs individuels, les petites vanités de chacun peuvent laisser place à une véritable générosité. Quand on entend ces trois textes l'un après l'autre, on entend l'histoire d'une évolution, d'un changement – et même de plusieurs changements. On passe de l'appel à l'aide individuel d'une seule personne « d'où me viendra le secours » à l'encouragement de tout un peuple, pour arriver avec Paul à la recherche commune du bien de tous « oeuvrons pour le bien de tous en portant les fardeaux les uns des autres ». Regardons d'abord le psaume – Les psaumes dans l'AT c'est le moment où on peut parler à Dieu à la première personne du singulier, en disant JE.
Pas toujours – on trouve aussi beaucoup de nous- mais souvent, en particulier ici. C'est une des raisons pour lesquelles je crois que nous aimons lire, dire ou chanter les psaumes – en lisant un psaume je dis je, moi aussi, mais je le dis avec les mots de générations et de générations de chercheurs de Dieu, et donc dans ma recherche d'une forme de proximité avec « cela qu'on appelle Dieu », je m'approprie les paroles de toutes ces générations, je les assume – ce n'est pas toujours facile, de nombreux psaumes sont très violents – et d'une manière ou d'une autre ces paroles nourrissent ma propre recherche. Le psaume que nous venons d'entendre exprime une inquiétude individuelle au moment du départ « d'où me viendra le secours? » mais voilà que la réponse arrive par une autre voix – d'abord une voix intérieure: le secours me vient du Seigneur – un peu comme si le psalmiste parlait tout seul – et très vite on passe à la deuxième personne, quelqu'un d'autre lui répond: « le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ta vie »: non seulement le pèlerin a obtenu une réponse, mais vous l'avez sans doute remarqué, c'est une réponse qui lui rappelle qu'il fait partie de tout un peuple, puisque celui qui va veiller sur lui, c'est celui qui ne sommeille ni ne dort jamais, c'est rien de moins que le gardien d'Israël.