Il faut dire que la forteresse est d'une beauté sévère, avec ses hautes murailles de granit et ses solides tours en poivrière. Un château de soldats, édifié dès le XIII e siècle. Pas un château de contes de fées comme celui de Pierrefonds pour faire rêver les enfants. Pourtant, c'est cette rudesse même, de l'aveu de Chateaubriand, qui a forgé l'homme et l'écrivain, chantre du romantisme: les plus belles pages des Mémoires d'outre-tombe en témoignent. L'histoire du château de Combourg Bâtie au XI e siècle par l'évêque de Dol-de-Bretagne, le château de Combourg a appartenu aux Du Guesclin avant d'échoir à la famille Chateaubriand. Les parties les plus anciennes datent du XIII e siècle, telle la tour du Maure, qui fut le donjon. La façade et les autres tours s'échelonnent sur les deux siècles suivants. L'extérieur du château que vous avez sous les yeux est à peu de chose près, celui qui berça l'enfance de Chateaubriand. Une exception: le perron, qui fut installé au XIX e. Il faut dire que Combourg fut plutôt malmené pendant la révolution, au grand désespoir de l'écrivain: « Le berceau de mes songes a disparu comme ces songes », écrit-il lors de son dernier séjour en 1801.
La fin du XVIIIe siècle voit la famille de Chateaubriand prendre possession des lieux, pendant près de dix ans. Malgré le passage de la révolution, sa destruction partielle, et le guillotinage de son propriétaire, le château de Combourg restera la propriété de ses descendants jusqu'à ce jour. Au milieu du XIXe siècle, Geoffroy de Chateaubriand, petit neveu de François-René, s'emploiera à le restaurer et à le rendre de nouveau habitable. C'est cette version néogothique, très inspirée par Viollet-Le-Duc, que les visiteurs peuvent admirer aujourd'hui. Quelques conseils bienvenus pour que votre visite se déroule sans accroc. L'accessibilité Le château est une forteresse médiévale, devenue lieu de villégiature du XIXe siècle. De ce fait, il comporte un certain nombre d'escaliers, plus ou moins étroits. Afin de garder intactes les constructions d'origine, les propriétaires n'ont pas effectué d'aménagements tels que des ascenseurs. Visiter le château de Combourg est donc déconseillée aux personnes à mobilité réduite, et aux familles avec poussettes.
« Le château entier avait la figure d'un char à quatre roues. Partout silence, obscurité et visage de pierre ». Les mots sont signés d'un des plus illustres auteurs français et décrivent les aspects du château de Combourg à l'aube du XVIIIe siècle. Nous sommes en 1776 et François-René de Chateaubriand partage ses premières impressions sur l'imposante bâtisse que son père vient d'acheter. Il y passera dix ans, soit une bonne partie de son enfance, et en tirera tout son amour pour la mélancolie. Le romantisme, style littéraire poursuivi par Victor Hugo ou Alfred de Musset, était né. Deux cent cinquante ans plus tard, le château si bien décrit dans son œuvre la plus connue, Les Mémoires d'outre-tombe, est toujours debout. S'il a beaucoup changé, il est toujours habité et sera ouvert aux visites ce week-end à l'occasion des Journées du patrimoine. « Ce n'est plus le nom de Chateaubriand car il s'est perdu au fil des mariages mais le château est aux mains de la même famille depuis deux cent cinquante ans », explique Pauline Langlais, guide de la propriété de la famille de la Tour du Pin.
Comment pourrions-nous qualifier le château de Combourg? Breton dans un premier temps, austère, granitique et peut-être même hanté. C'est là que François-René de Chateaubriand, un petit garçon sensible et doué, a passé son enfance. C'est à cette rencontre entre l'écrivain et le Château de Combourg que nous devons l'une des plus belles œuvres de la littérature française. En bordure du « Lac tranquille » et parsemée d'arbre, la construction massive de pierre et recouverte d'ardoises, fut amorcée au XI e siècle à la demande de l'évêque de Dol. Un château brillant Pour voir dans le château de Combourg un char à quatre roues, il faut bien avoir l'imagination d'un enfant! Le petit François-René de Chateaubriand n'en manquait pas, et la sienne se trouva exacerbée en 1776 à la première vision du château que son père avait acquis quelques années auparavant. Mue par cette apparente puissance, d'une beauté froide, inquiétante mais solide, l'aura du château Combourg aura façonné jusqu'à l'écriture de Chateaubriand.
» En fait, très peu de choses ont changé depuis les Mémoire. Sauf la cour intérieure, aujourd'hui remplacée par une belle salle à manger. Pendant la visite, il est interdit de prendre des photos, mais comme l'aménagement intérieur et le mobilier ne datent pas de l'époque de Chateaubriand, elles n'auraient de toute façon pas un grand intérêt. Cependant, la tour isolée dans laquelle dormait, seul, le futur écrivain, est restée intacte. Dans sa chambre, un cadavre momifié d'un chat donne le ton. C'est le fameux chat noir emmuré dans la tour. Cela nous rappelle les mythes et légendes qui entourent ce château, comme le chat, ou l'homme à la jambe de bois ou encore les légendes qui entourent le lac Tranquille, où un certain Lancelot… Mais bon, comme dit le guide, tous les lacs de la région ont vu passer Lancelot et Viviane. Ah, pas facile de séparer la réalité et la fiction! Par contre, le parc de 25 hectares est magnifique. Il a été entièrement refait en fonction des descriptions faites dans les Mémoires.