» L'artiste endeuillé s'est donc installé dans une maison au bord de l'eau à Mont-Saint-Hilaire ou, comme il l'appelle, « la ville d'Ozias Leduc, de Paul-Émile Borduas et de Jordi Bonet », trois artistes qu'il admire. Depuis la mi-février, André Michel propose l'exposition MAKUSHAN – le festin, présentée à La Maison amérindienne dès sa réouverture. L'établissement fête son vingtième anniversaire cette année.
L'artiste nous confie avoir consacré 50 ans à œuvrer pour mieux faire connaître les Autochtones d'ici et d'ailleurs. Fondateur des musées de Sept-Îles et de La Maison amérindienne à Mont-Saint-Hilaire, l'épicurien a vécu plusieurs mois en forêt avec les Innus, et créé des liens très forts avec les communautés amérindiennes. André Michel nous parle d'une rencontre déterminante dans sa vie, celle de Jean-Marie Mckenzie, un chasseur, trappeur, joueur de tambour et chanteur. André michel peintre ethnography -. « Il s'est pris d'amitié pour moi, et j'avais beaucoup d'admiration pour lui. À la même époque, je montais des expositions. Au début, il y avait peu d'intérêt de la part des Québécois. J'ai donc été exposer à travers le monde dans des musées, et au lieu d'exposer dans les galeries comme la majorité des artistes, je suis devenu une sorte de peintre-sculpteur ethnographe, laissant le témoignage d'une manière de vivre qui n'existe malheureusement presque plus aujourd'hui. Puis, quand mon meilleur ami Jean-Marie est décédé, j'ai quitté le nord, car je ne voulais plus marcher dans ses pas.
Dans ceux qu'il possède encore, la directrice conservatrice de La Maison amérindienne, Chantal Millette, a sélectionné une quarantaine de scènes de cueillette, de préparation du gibier, du poisson mais aussi de cuisine en forêt. Plusieurs objets de cuisine, sous vitrines, complètent l'exposition intitulée: MAKUSHAN - Le Festin. Pour la majorité des Premières Nations du Nord-Est, le mot Makushan veut dire « la fête, le festin ». En langue Innue (montagnaise), c'est aussi le nom d'une danse. Au XVIII e siècle, nous rapportent les Jésuites, les chasseurs de gros gibiers pouvaient inviter leurs amis à un festin plantureux en leur disant: « Agumakushan », « c'est un festin à tout manger! » Et les invités qui acceptaient l'invitation devaient manger tout ce que leur servait leur hôte, même si cela prenait 24 heures pour tout avaler! Cuisine amérindienne – Un nouveau regard – André Michel (Avignon) | Provence-Alpes-Côte d'Azur Tourisme. En temps de pandémie ou beaucoup d'entre nous, dû au confinement, se sont mis à faire du pain, et à cuisiner plus que d'habitude. Cette exposition tombe à point.