Mais je n'essaie pas de faire croire que les mages ont vu l'étoile qui les guidait s'arrêter au dessus de l'étable où Jésus venait de naître comme l'aurait fait un GPS. Si j'y croyais, je serais passé du mythe à la mythologie. De même si je dis que Jésus est monté au ciel, qu'il s'est assis à la droite de Dieu, qu'il reviendra pour juger les vivants et les morts, je peux faire de la mythologie ou au contraire adhérer au mythe en exprimant d'une façon aujourd'hui maladroite, que j'ai confiance en Dieu car il m'aide à ne pas rester convaincu que la mort et l'absurde triomphent en toutes choses. Monsieur Gounelle termine son exposé en s'étonnant que le Symbole des Apôtres ne dise rien de ce que Jésus a fait pour les petits, pour les malades, pour les rejetés de la société. Il n'y a effectivement pas un mot pour rapporter ce que Jésus a pensé des riches, des chefs religieux de son temps, et nous raconter ses joies car il n'avait pas tout le temps souffert sous Ponce Pilate. La mythologie la plus étrange du Symbole des apôtres est l'histoire de la descente de Jésus aux enfers.
Bonjour Béatrice, Ces deux "symboles" (au sens littéral de ce qui unit tous ceux qui professent la même foi) ou "credos" sont les textes de référence élaborés par l'Eglise primitive pour tenter d'exprimer l'essence de la foi chrétienne. Il semble que le "symbole des Apôtres" soit un texte utilisé à l'origine dans les célébrations de baptême afin que le futur baptisé proclame sa foi qui l'agrège à l'Eglise. Il est composé selon le mode trinitaire (une partie sur le Dieu Créateur, une partie plus développée sur Jésus reconnu comme Christ, une troisième sur l'Esprit et ses effets). Il ne remonte pas aux Apôtres, mais trouve sa source dans les premières confessions de foi du NT et semblent remonter dans sa forme actuelle de l'Eglise de Rome au III° siècle... Pour plus de précisions, cf. cet article Le symbole de Nicée Constantinople a été rédigé suite à la controverse arienne pour rappeler la position de l'Eglise majoritaire (ou "catholique") à la fin du IV° siècle. C'est la partie sur le Christ qui est donc plus développée, avec l'insistance sur le fait qu'il est "engendré et non pas créé".
Dès les premiers temps du christianisme, les chrétiens ont ressenti le besoin de « fixer » la foi au Christ en des expressions puis des textes reconnus voire déclarés « canoniques », c'est-à-dire faisant autorité pour tous. Les formules qui les composent peuvent paraître sèches – ce qui s'explique par le contexte de leur élaboration: polémiques contre les hérésies, âpres négociations dans le cadre des conciles sur le sens des mots et leur emploi. Il ne faut donc pas en attendre une expression déliée, ni forcément une nourriture spirituelle, mais le service – aussi important que délimité – d'une sorte de "garde-fou" de la foi. C'est ainsi que le premier des sept conciles dits « oecuméniques » (Un concile est dit oecuménique lorsqu'il rassemble des évêques de l'« ensemble de la terre habitée » (en grec, oikouméné. Le premier concile oecuménique s'est tenu à Nicée, en 325). a, entre autres canons, fixé un « symbole de foi » qui, complété lors du IIe concile (qui s'est tenu à Constantinople, l'actuelle Istanbul, en 381), forme depuis lors le Credo « long » que nous récitons aujourd'hui encore: le Symbole de Nicée-Constantinople.
« Est autem acrostichis ejusmodi: JESUS CHRISTUS, DEI FILIUS, SERVATOR, CRUX. Versus aulem ii sunt. » Poème de l'Empereur Constantin dans Oratio Sanctorum Coetus. La reconnaissance par Constantin du christianisme sortit de la clandestinité son art et ses symboles. Origène, lorsqu'il commente Matthieu 17. 24 qui évoque le poisson pêché par Pierre avec dans sa gueule un statère, affirme que cet épisode signifie le rachat de la Loi. Pour Augustin, le Christ comme le poisson, qui vit dans les profondeurs de la mer, vécut dans l'abîme de la mortalité ( La cité de Dieu 18, 23). Il n'est pas étonnant que le poisson devienne un symbole baptismal comme c'est le cas dans le traité De Baptismo de Tertullien. Le symbole du poisson représente ainsi l'homme qui a besoin de salut. Clément d'Alexandrie, dans son ouvrage appelé le Pédagogue, pour les catéchumènes, écrit: « les signes qui doivent distinguer le chrétien sont une colombe, un poisson, un navire, une lyre et une ancre. Le poisson grillé que le Ressuscité mangea est associé à sa mort et à sa résurrection chez Augustin, lorsqu'il commente Jean 21, 9.