A l'issue de la guerre, de retour dans mon village, dans mon joli village basque – et ici je rougis à l'idée de vous avouer cette abominable déformation intellectuelle, mais je veux être sincère jusqu'au bout – c'est avec des yeux de guerrier que je voyais nos ravissants paysages couverts de fleur et de verdure. Ici, sur cette crête, un magnifique emplacement pour un groupe de combat; là, un cheminement admirable pour surprendre l'ennemi; plus loin, dans cet éperon, une position idéale pour une mitrailleuse. Ah, les belles vagues de tirailleurs ennemis qu'elle coucherait! Partout, dans les cadres les plus poétiques, les plus reposants, l'obsession du combat, l'obsession du meurtre, l'obsession de la mort… C'est cette défloraison de l'âme que j'ai pardonnée le moins facilement à la guerre. « Discours publié dans Cahiers de l'Union fédérale (Union fédérale des associations françaises d'anciens combattants et victimes de guerre), 15 août 1936. Texte sur la guerre civile espagnole. Ce texte montre bien la déshumanisation subie par les soldats de la Première guerre mondiale et explique l'émergence d'un courant pacifiste en France durant l'entre- deux guerre.
Quand le boisseau était vide d'hommes, enfin quand il n'en restait plus que quelques-uns au fond, comme des grains collés dans les rainures, on le remplissait de nouveau avec des hommes frais. On a ainsi rempli la 6ème compagnie cent fois et cent fois d'hommes. Et cent fois on est allé la vider sous la meule. Nous sommes de tout ça les derniers vivants, V. et moi. Extrait de Refus d'obéissance ____________________________________________________________________ Les croix de bois, Roland Dorgelès Un souffle encore piqua sur nous... Je m'étais ramassé, la tête dans les genoux, le corps en boule, les dents serrées. Le visage contracté, les yeux plissés à être mi-clos, j'attendais... Les obus se suivaient, précipités, mais on ne les entendait pas, c'était trop près, c'était trop fort. A chaque coup, le coeur décroché fait un bond, la tête, les entrailles, tout saute. On se voudrait petit, plus petit encore, chaque partie de soi-même effraie, les membres se rétractent, la tête bourdonnante et vide veut s'enfoncer, on a peur enfin, atrocement peur... Texte sur la guerre 14-18. Sous cette mort tonnante, on n'est plus qu'un tas qui tremble, une oreille qui guette, un coeur qui craint... ___________________________________________________________________ Les petits lignards, Guy de Maupassant Les petits lignards qui courent là-bas sont destinés à la mort comme les troupeaux que poussse un boucher sur les routes.
Pour certains spécialistes, ça serait une partie non retenue du "Voyage au bout de la nuit". Pas mal d'éléments plaident dans ce sens dans la mesure où quand on reprend "Voyage au bout de la nuit", il y a un passage dans lequel Ferdinand se réveille sur le front, seul survivant parmi d'autres soldats, et ressent une douleur dans son bras. On pourrait donc penser que ça se rattache à cette œuvre. Les Textes sur la Guerre. Pourtant le style se rapproche plus de "Mort à crédit", du fait de cette présence importante de sexe et de pornographie dans cet inédit dont la datation du texte fait débat. Mon intuition me dit que c'est peut-être un morceau perdu du "Voyage au bout de la nuit". Toujours est-il que ce texte est très important, même s'il a ses défauts, parce que finalement, on a l'impression que Céline a beaucoup écrit sur la guerre, notamment avec "Voyage au bout de la nuit" dans lequel les pages sur la guerre sont pourtant assez limitées. Dans le reste de son œuvre, il est assez peu fait mention de la guerre, qui est pourtant la grande commotion dans sa vie et ce qui déclenche son écriture.
Bac philo 2 min L'histoire 01 août 2012 On peut donner deux sens au mot histoire: ce que l'homme a vécu, et le récit qu'il en fait. En tant que récit, l'histoire suppose l'écriture, dont l'invention marque le passage de la préhistoire à l'histoire. Tournée vers le passé, elle se distingue du récit de l'actualité (objet du journalisme). On divise l'histoire en époques, séparées par un événement majeur, parfois dit « épochal » (la chute de Rome en 476 marquant le passage de l'Antiquité au Moyen Âge). Un beau texte sur l’horreur de la guerre – Blog Histoire Géo. L'histoire est le résultat d'une enquête (historia). Mais dans son travail de mise en ordre des événements, l'historien se heurte au manque de documents et à sa tendance naturelle à juger les faits. D'une part, en effet, l'histoire est une connaissance par trace, qui n'est qu'un témoignage partiel. L'histoire est donc une science fragile qui doit combler les lacunes de ses sources. D'autre part, en tant qu'individu appartenant à l'histoire, l'historien est nécessairement « le fils de son temps » (Hegel).
Bossuet: La guerre est une cause si horrible que je m'étonne comment le seul nom n'en donne pas horreur La Rochefoucauld: Il y a des crimes qui deviennent innocents et même glorieux par leur nombre et leur excès; de là vient queles voleries publiques sont des habiletés et que prendre des provinces injustement s'appelle faire des conquêtes. Liebnitz: Ceux qui invoquent la paix pour faire la guerre ne songent sans doute qu'à la paix des cimetières. Séquence - 3ème - Les Maux/ mots de la grande guerre : faisons entendre la voix du poète ! - www.lettresnumeriques.com. Condorcet: Les peuples, plus éclairés, se ressaisissant du droit de disposer d'eux-mêmes, de leur sang et de leurs richesses, apprendront peu à peu à regarder la guerre comme le fléau le plus funeste, comme le plus grand des crimes. Lamartine: Je ne crois pas qu'il soit bon de déifier ainsi sans cesse la guerre, de surexciter ces bouillonnements déjà trop impétueux du sang français, qu'on nous représente comme impatient de couler, comme si la paix qui est le bonheur et la gloire du monde pouvait être la honte des nations Texte 6 d'André Marty ( Mutin de la Mer Noire en 1919, condamné à 5 ans de travaux forcés, dirigeant des Brigades internationales en Espagne... ), lu à la Chambre des députés le 10 juillet 1924.