Chaque salle bénéficie d'une atmosphère particulière: le bleu profond et mystérieux du Cabinet des Merveilles de François Ier de Médicis s'oppose au rouge cardinal de la salle des papes. L'exposition s'ouvre sur les œuvres accumulées par Cosme l'Ancien, premier grand collectionneur de la famille à partir de 1434, et Laurent le Magnifique. L'art antique est bien sûr à l'honneur, notamment avec de très beaux camées romains, mais également des artistes de l'époque, et non des moindres: Fra Angelico, Botticelli, Cellini et Bronzino. Trésor des Médicis, belle exposition d'art au musée Maillol. La porcelaine chinoise a, elle aussi, sa place au sein des collections. Vient ensuite l'extravagant Cabinet des Merveilles, studiolo de François Ier de Médicis au Palazzo Vecchio, qui renferme de magnifiques et précieux – lapis-lazuli, nacre, pierres précieuses – objets d'art d'Afrique, d'Amérique latine et d'Océanie. La bibliothèque médicéenne, qui clôt la première partie de l'exposition, dévoile de somptueux manuscrits enluminés, d'un raffinement extrême, et des lettres autographes – accompagnées de leur traduction – qui, outre leur indéniable intérêt historique, achèvent de plonger le visiteur dans l'ambiance de l'époque.
Près de 150 œuvres de nature très diverse – peintures, sculptures, objets d'art, manuscrits, meubles, bijoux, céramiques, curiosités exotiques, instruments scientifiques et musicaux – dont certaines sont rarement prêtées, sont exposées sur deux étages au musée Maillol. Le trésor des Médicis au Musée Maillol | Expo Tempo. Plus que leur politique et leur puissance financière, c'est le goût raffiné des Médicis qui reste présent dans les esprits: enrichie au fil des siècles, la collection de cette dynastie marchande et princière témoigne d'un intérêt exceptionnel pour la beauté, la modernité et le savoir. Grâce à la protection des Médicis, les grands artistes et savants de la Renaissance ont pu mettre leur talent au service d'une collection dont la splendeur, la richesse et le raffinement ne cessent d'émerveiller. Des collections éblouissantes Au sein d'un parcours à la fois chronologique et thématique, le visiteur déambule dans un musée transformé en palais italien pour l'occasion: la scénographie, réalisée par Bruno Moinard, met parfaitement en valeur les œuvres et crée une ambiance raffinée qui sied à l'exposition.
Une conclusion heureuse, celle du musée universel: le Pacte de famille conclu en 1738 par Marie-Louise, fille du grand duc Cosme III, dernière descendante des Médicis avec la maison des Lorraine autorise le leg du Trésor à la ville de Florence pour être vu de toutes les nations. Exposition Trésor des Médicis, musée Maillol - Expositions à Paris- DessinOriginal.com. La scénographie? On passe d'une salle à l'autre comme d'un palais florentin l'autre avec délice ne passant par le cabinet des merveilles ou le cabinet des mathématiques même si n'est pas toujours facile de faire le lien entre les panneaux et les œuvres exposées. Pour conclure, cette citation élogieuse d'Alexandre Dumas: que les Médicis dorment en paix dans leurs tombeaux de marbre et porphyre, ils ont fait plus pour la gloire du monde que n'avaient jamais fait avant eux et que ne feront jamais depuis, ni princes, ni rois, ni empereurs ». l'adoration des Mages, Boticelli, 1476, détrempe sur bois, Florence, Galleria degli Uffizi Ex-voto de Come II de Médicis Atelier Grands-Ducaux pierres dures, or, émaux, diamants et bronze doré Florence, Palazzo Pitti Marie de Médicis, Frans Pourbus le Jeune Anvers 1569-Paris 1622 1611 Florence Palazzo Pitti
Ill. : Manufacture chinoise, verseuse, XVIe siècle, nacre et vermeil gravé, H. 26 cm (Florence, Museo degli Argenti. ©Archivio fotografico della soprintendenza di Firenze). Hommes de pouvoir et d'argent, habiles politiques, les Médicis sont avant tout de fervents humanistes. Le clan a toujours été entouré d'artistes, de peintres, de sculpteurs, d'orfèvres, de musiciens, de poètes et de savants. Ill. : Sandro Botticelli, Adoration des Mages, 1476, détrempe sur bois, 111 x 134 cm, (Florence, Galleria degli Uffizi. Trésor des médicis musée maillol paris exposition. ©Archivio fotografico della soprintendenza di Firenze). En 1434, Cosme l'Ancien est nommé gonfalonier, c'est-à-dire chef de la République de Florence. Il fut le véritable fondateur de la dynastie qui régna sur la Toscane jusqu'en 1737. Le mécénat des Médicis commença avec son arrivée au pouvoir. Il fit construire de nombreux monuments dont le couvent dominicain San Marco et fit achever l'église San Lorenzo. Ill. : Atelier florentin, Buste de Cosme l'Ancien, seconde moitié du XVe siècle, coquillage et argent, 3, 1 x 2, 5 cm (Florence, Museo degli Argenti.
©Antonio Quattrone). Laurent de Médicis, dit le Magnifique, s'est illustré par sa politique de mécénat durant la seconde moitié du XVe siècle. Poète de talent et stratège politique avisé, il collectionne les vases de pierres dures et les camées antiques. En invitant Michel-Ange à venir sculpter dans les jardins de San Marco et en commandant des œuvres à Ghirlandaio, Verrocchio ou Botticelli, il a fait de Florence la « République des arts ». Ill. : Giambologna, Apollon, 1573-1575, Bronze, H. Trésor des médicis musée maillol paris 7ème. 89 cm (Florence, Palazzo Vecchio. ©Antonio Quattrone). L'exposition du musée Maillol témoigne du gout fastueux de plusieurs générations de Médicis et invite à découvrir les collections réunies par cette grande lignée. Peintures, gemmes, pierres dures, objets exotiques et scientifiques témoignent du rayonnement de l'art occidental entre le XVe et le XVIIIe siècle. Ill. : Giusto Utens, Vue du palais Pitti et du fort du Belvédère, 1599, huile sur toile, 143 x 285 cm (Florence, Museo Storico Topografico.
– La salle de Léopold de Médicis rassemble une collection d'autoportraits qu'il avait constitué. – la salle de musique décorée de tableaux avec un objet de grande rareté, un violoncelle d'Amati (dont Stradivarius fut l'élève). – Le déclin des Médicis est évoqué dans les 3 dernières salles avec la clairvoyance d'Anne-Marie-Louise de Médicis, fille de Côme III. Sans héritier, elle fit signer le 31 octobre 1737, à la dynastie des Lorraine qui allait prendre possession des biens médicéens, un texte connu sous le nom de "Pacte de famille". Par ce document, l'héritage des Médicis est légué aux musées florentins, évitant ainsi la dispersion des collections réunies depuis plusieurs siècles. En voici le texte: « La sérénissime Electrice cède, donne et transfère au présent à Son Altesse Royale, bibliothèques, joyaux et autres choses précieuses … que S. A. R. s'engage à conserver à la condition expresse que cela soit pour l'ornement de l'Etat, pour l'utilité du public, et pour attirer la curiosité des étrangers et que rien ne sera soustrait ou exporté de la capitale et de l'état du Grand Duché.