Les apprentis écrivains se prennent au jeu, se lancent et lisent leurs lignes en y mettant le ton. Ni pression ni concurrence, l'ambiance reste bon enfant. Je suis abasourdie par l'esprit dont les participants font preuve. Et la qualité de ce qu'ils écrivent augmente au fil du jeu. Notre valeureux coton-tige devient le héros d'aventures inédites: il est tour à tour jouet du chat, allumette pour chauffe-eau fatigué, arme du crime, machine à remonter le temps ou bien amant du disque à démaquiller. Bernard Werber a gagné son pari. La mayonnaise a pris. Son discours plein d'humour a débridé la créativité de l'assistance. Tant et si bien que le temps manque en fin de séance. Qu'importe, les messages sont passés. Les messages? Apprendre à ECRIRE : La MASTERCLASS de Bernard Werber. Voici, en gros, ce que j'ai retenu: L'important, c'est l'histoire Par opposition aux auteurs qui privilégient le style, Bernard Werber donne la priorité à l'histoire. Selon lui, l'une des meilleures raisons d'écrire est que l'on adore raconter des histoires et les faire vivre aux lecteurs.
Ensuite, il fallait mettre le maximum d'énergie pour réussir la fin. Pour moi, l'histoire, c'est un jeu dans lequel il y a une solution inattendue à laquelle on ne pense pas tout de suite. Je fais ma psychanalyse en écrivant Quand vous écrivez, cela vous fait-il du bien encore maintenant? En fait, je suis étonné que tout le monde ne fasse pas cela. Quand les gens me racontent leurs problèmes, se sentent coincés, j'ai envie de leur dire: « Libérez-vous en racontant une histoire dans laquelle vous transférez votre problème dans l'intrigue, pour faire chercher une solution par votre personnage ». Atelier d écriture bernard werber chat. Je fais ma psychanalyse en écrivant. Dans les master class que je donne actuellement, je demande aux participants d'oublier leur prof de français, de ne pas faire une jolie rédaction, mais une jolie histoire dont ils sont le héros et d'utiliser leur personnage pour résoudre leur problème personnel principal. D'où vient votre attirance pour les expériences extraordinaires, inhabituelles? Ce que je ne comprends pas, c'est le manque de curiosité de certains de mes contemporains.
Je découvre la revue écrire et éditer (n°21 - mai 1999) "Les dix commandements" de Bernard Werber. Voici ce qu'il disait. Tu iras jusqu'au mot fin. N'est professionnel que celui qui y va. Ne le sont pas tout ceux qui font des débuts de manuscrits et se protègent derrière un chantier perpétuel. Quitte à faire court ou bâclé, il faut aller jusqu'à la fin. Tu apprendras la dactylo. Tu auras une discipline d'écriture quotidienne, au minimum hebdomadaire. Tu trouveras un bon lecteur. Tu éviteras les flatteurs et les amis complaisants. C'est dur, mais une carrière peut se jouer là-dessus. Tu cultiveras l'obstination auprès des éditeurs. Tu t'aménageras un lieu où ne pas être dérangé: sans téléphone, sans passage. (Je n'y suis pas encore arrivé, mais ça doit être chouette! ) Tu ne seras pas "l'homme d'un seul manuscrit". Tu ne feras pas de style. Tu te soucieras de ton plaisir en écrivant. Si tu es malheureux en rédigeant le lecteur le sera en lisant. Une masterclass d’écriture gratuite avec Bernard Werber - Club STEPHEN KING. Tu n'attendras pas le Goncours. Le métier d'écrivain ne se joue pas sur un livre qui marche.